Le groupe TF1 a doublé son bénéfice net en 2010, à la faveur du redressement de ses recettes publicitaires, et espère améliorer encore sa rentabilité cette année en dépit d'un ENVIRONNEMENT toujours incertain, grâce à la stabilisation espérée du coût de sa grille de programmes.
Le groupe de télévision a dégagé sur l'exercice écoulé un bénéfice net (part du groupe) de 229 millions d'euros, contre 115 millions d'euros un an auparavant, selon un communiqué publié jeudi par l'entreprise.
Ce résultat a été bonifié par 83 millions d'euros de produits exceptionnels. Mais en excluant ces facteurs non récurrents, il reste très supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur un bénéfice ajusté de 130 millions.
Ce doublement de la rentabilité du groupe a été permis par une forte progression (+11% en un an) du chiffre d'affaires consolidé, à 2,6 milliards d'euros.
Ce résultat a été généré à hauteur de 1,5 milliard par la publicité sur la chaîne historique (+8%), confirmant la reprise des investissements publicitaires des annonceurs après une année 2009 "noire" en raison de la crise. Par ailleurs, 1,1 milliard provient d'activités diverses, dont les nouvelles chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT), TMC et NT1, rachetées en 2009 au groupe AB.
La société, filiale du groupe diversifié Bouygues, prévoit toutefois une année 2011 étale en raison "d'un environnement économique toujours incertain et caractérisé par une faible visibilité".
Mais elle espère continuer à améliorer sa rentabilité grâce à la stabilité du coût de la grille de programmes de sa chaîne vedette TF1, qu'elle voit s'établir en moyenne à 950 millions en 2011 et 2012.
L'an dernier, celle-ci est parvenue à réaliser 97 des 100 meilleures audiences des chaînes françaises. Elle aura pour cela déboursé 951 millions d'euros en programmes, contre 927 millions un an plus tôt.
Mais TF1 relève que hors événements sportifs exceptionnels, comme la Coupe du monde de football, qui lui a permis d'enregistrer plusieurs records d'audience, le coût de sa grille aurait reculé de 54 millions d'euros.
Sa part de marché publicitaire sur l'ensemble des chaînes gratuites et payantes est toutefois en recul de 2,7 points par rapport à 2009, à 40,3%.
Par ailleurs, les recettes des "chaînes thématiques" --qu'il s'agisse de LCI, TMC, NT1, TV Breizh ou encore d'Eurosport France-- ont progressé de 30%, contribuant pour 252,5 millions d'euros au chiffre d'affaires.
Les éditions internationales d'Eurosport ont généré à elles seules 364,4 millions d'euros en 2010 (+14% sur un an) de chiffre d'affaires et 60 millions d'euros de bénéfice net.
L'activité "droits audiovisuels", qui regroupe les productions du groupe, l'exploitation de son catalogue, les ventes et locations de vidéos, est en recul et provoque une perte de 5,2 millions, toutefois réduite par rapport à celle (22,5 millions) enregistrée en 2009.
La présence éditoriale sur internet du groupe --à travers tf1.fr, wat.tv, le déploiement sur certaines box internet de MyTF1 permettant au téléspectateur de rattraper des émissions qu'il aurait ratées, plurielles.fr ou encore Wikio Group (blogs et contenus à la demande, dont il détient 13,2%)-- a apporté 78,2 millions d'euros de chiffre d'affaires (+7,4%).
Le groupe TF1 souligne être désormais totalement désendetté, avec une trésorerie nette positive de 17 millions d'euros à la fin décembre. Il propose de verser un dividende de 0,55 euro par action.