BNP Paribas a laissé la crise derrière elle en annonçant un bénéfice net de 7,8 milliards d'euros en 2010 (+34%), grâce à l'intégration de sa nouvelle filiale Fortis, mais aurait pu faire mieux encore si elle n'avait dû déprécier la valeur de sa participation dans Axa.
Le groupe bancaire français a réalisé un produit net bancaire de 43,8 milliards d'euros, en hausse de 9,2% par rapport à 2009 (-0,1% à périmètre et change constants), selon un communiqué publié jeudi par l'entreprise.
"En 2010, BNP Paribas a confirmé la solidité de son modèle diversifié et intégré", avec un "fort rebond" de sa banque de détail, une nouvelle progression de ses services spécialisés et une contribution importante aux résultats de ses activités de banque pour les entreprises.
"Le succès du rapprochement des entités de BNP Paribas Fortis et de BGL BNP Paribas avec celles du Groupe permet de relever d'un tiers les synergies attendues en 2012", a souligné le directeur général Baudouin Prot.
"Dans sa nouvelle dimension, le groupe pourra tirer parti de la diversité de ses métiers pour s'adapter aux conséquences des évolutions réglementaires sur son environnement", a-t-il ajouté, en une allusion aux nouvelles normes Bâle III.
Grâce à la forte baisse du coût du risque (-42,6% à 4,8 milliards d'euros, -50,0% à périmètre et change constants) du fait de l'amélioration de l'environnement économique, le résultat avant impôt atteint 13 milliards d'euros, soit une progression de 44,7%.
La rentabilité des capitaux propres s'établit à 12,3%, contre 10,8% en 2009.
Le groupe proposera de verser à ses actionnaires un dividende en numéraire de 2,10 euros par action, soit un taux de distribution de 33,4%. Cette répartition du résultat permet, selon le communiqué, de réinvestir les deux tiers des bénéfices dans l'entreprise pour renforcer ses fonds propres.
Au quatrième trimestre, le résultat net s'inscrit à 1,5 milliard d'euros, en progression de 13,6% par rapport à la même période de l'année précédente.
Il aurait pu être plus élevé si BNP Paribas n'avait dû déprécier de 534 millions d'euros la valeur de sa participation dans son partenaire historique, l'assureur Axa. "Dans un marché des actions devenu très volatil depuis la crise financière, les cours de bourse d'Axa a été fréquemment inférieur au prix de revient dans les livres" de ces actions, a expliqué le groupe.
Le prix des actions Axa détenues par BNP Paribas a été aligné sur leurs cours de clôture à la fin décembre, soit 12,45 euros. Ces actions ayant rebondi depuis, le groupe bancaire se trouve désormais en situation de plus-value latente sur cette participation (+364 millions d'euros à la fin janvier).
Sur l'année, 56% des revenus des pôles opérationnels ont été réalisés par les réseaux bancaires et les métiers de financements spécialistes de la banque de détail, souligne par ailleurs le groupe.
Pour le pôle CBI (banque de financement et d'investissement), les revenus en 2010 ont atteint 11,9 milliards d'euros, soit un recul de 11,1% par rapport à 2009. Le groupe note qu'en dépit d'un "contexte de marché difficile lié aux inquiétudes des investisseurs sur la dette souveraine de certains pays européens (...) l'activité de clientèle a été très soutenue."
Le coût du risque du pôle, à 314 millions d'euros a bénéficié d'une très forte baisse par rapport à 2009 (2,4 milliards d'euros).
Le groupe se félicite de sa performance marquant "la robustesse" de son modèle et sa "capacité de résistance" par rapport à des chocs de marchés encore très significatifs avec la crise de la dette souveraine.
La contribution au résultat avant impôt des métiers de financement revient à 50%, niveau comparable à ceux d'avant crise.