Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a appelé le Premier ministre François Fillon et le ministre du Travail Xavier Bertrand à "un sursaut" pour améliorer la situation "explosive" de Pôle emploi, estimant que l'attitude de l'Etat "frise l'irresponsabilité".
Dans une tribune parue dans Le Monde daté de jeudi et signée avec Martial Garcia, secrétaire général de la fédération travail de la centrale, M. Chérèque décrit une "situation explosive à Pôle emploi".
"De mois en mois, l'insatisfaction grandit des deux côtés du guichet. Chômeurs et agents s'empêtrent, malgré eux, dans une situation de frustration et de mal-être très importante, porteuse de risques considérables de conflit", souligne-t-il.
"Nous appelons le premier ministre et le ministre du travail à un sursaut avant qu'il ne soit trop tard", ajoute-t-il. "La situation est grave. Nous attendons de l'Etat des mesures à la hauteur de la situation réelle du chômage dans notre pays".
Selon lui, "les décisions budgétaires de l'Etat aboutissent à l'absurdité suivante: d'un côté on a plus de chômeurs, plus de chômeurs de longue durée, donc plus de besoins d'aide ; de l'autre, moins de personnel, plus de travail d'accompagnement et une réduction des partenariats avec des opérateurs extérieurs".
"Cette attitude de l'Etat frise l'irresponsabilité", accuse-t-il.
"Les initiatives de l'Etat, à grand renfort de publicité, pour afficher des objectifs contraires à la réalité, ne font qu'ajouter de la colère à la colère", ajoute le leader de la CFDT en allusion aux récentes mesures annoncées par le président Nicolas Sarkozy sur la réception par les conseillers de Pôle emploi dans les trois mois de tous les chômeurs de longue durée (1,5 million).
M. Chérèque rappelle qu'"un rapport de l'inspection générale des finances a été diligenté en octobre 2010. Où est-il, quelles en sont les conclusions et pourquoi les cache-t-on?", demande-t-il.
"L'objectif de Pôle emploi ne peut pas se limiter à être un organisme public qui coûte le moins cher possible", estime M. Chérèque. Il rappelle que l'Etat est l'un des "piliers" du financement de Pôle emploi or il "se désengage, depuis deux ans, et cela conduit Pôle emploi dans une impasse".