Le projet des Tours de Levallois peut se lancer à la recherche de nouveaux investisseurs, le tribunal de commerce de Paris ayant cassé vendredi le dernier engagement qui liait la ville de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) à un cheikh saoudien, a annoncé la mairie.
"La Ville de Levallois et le groupe Semarelp (société d'économie mixte de Levallois-Perret, ndlr) ont retrouvé l'intégralité de leurs droits pour mener à bien l'opération des Tours de Levallois en partenariat avec de nouveaux investisseurs", a précisé la municipalité UMP dans un communiqué.
En juin 2008, le cheikh saoudien Mohamed bin Issa al-Jaber avait acheté les droits à construire (240 millions d'euros) de ces futurs immeubles, hauts de 164 mètres, qui devaient être livrés en 2012.
Mais ce projet pharaonique, estimé au total à un milliard d'euros, avait pris du plomb dans l'aile, le cheikh ayant plusieurs paiements de retard.
La mairie UMP, dirigée par Patrick Balkany, avait finalement décidé de saisir la justice pour annuler l'opération.
En novembre 2010, le tribunal de grande instance de Nanterre avait cassé la vente des droits à construire, selon le communiqué de la mairie.
La Semarelp était donc à nouveau propriétaire des droits à construire, donc de l'intégralité du foncier de l'opération Tours de Levallois. Cependant, une société de la Semarelp avait cédé 70% de ses actions à l'acquéreur des droits à construire, c'est-à-dire le groupe JJW du cheikh Al-Jaber.
Vendredi, le tribunal de commerce de Paris a ordonné la restitution au groupe Semarelp de l'intégralité des actions détenues par JJW et l'a condamné à payer à la Semarelp des dommages et intérêts d'un montant de 20 millions d'euros, toujours selon le communiqué.
"Ces décisions de justice donnent raison au maire qui a toujours dit que l'opération ira à son terme, avec de nouveaux investisseurs", a déclaré Isabelle Balkany, épouse du maire et vice-présidente du conseil général des Haust-de-Seine.
Le projet de tours de 40 étages avait été lancé en 2002. Les bâtiments ultramodernes devaient abriter 125.000 m2 dont 82.000 m2 de bureaux, un hôtel de luxe de plus de 400 chambres, 40 boutiques haut de gamme et un restaurant gastronomique.
En 2007, le groupe espagnol Fadesa, sur les rangs, avait renoncé.