La série noire continue pour Cisco qui plonge de 12,82% à 19,22 dollars, pesant lourdement sur l'indice Dow Jones. Il s'agit du troisième trimestre consécutif que les perspectives de l'équipementier de réseaux déçoivent. Hier soir, les analystes ont également été déçus par la marge brute au quatrième trimestre. Selon JPMorgan, Cisco est pénalisé par la baisse des investissements du secteur public. Les raisons pour lesquelles Cisco est affecté, mais pas ses concurrents restent floues, selon l'analyste.
Au deuxième trimestre, clos fin janvier, son bénéfice net a reculé de 17,9% à 1,5 milliard de dollars, soit 27 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 37 cents, supérieur de 2 cents au consensus Thomson Reuters. La marge brute est ressortie à 62,4% alors que Wall Street visait 63,3%. Aurel explique que les ventes de routeurs (les équipements servant à organiser le trafic sur les réseaux) ont essentiellement porté sur les « premiers prix », pesant sur les marges de la division.
Le chiffre d'affaires a atteint 10,4 milliards de dollars, en croissance de 6%. Le consensus s'élevait à 10,23 milliards de dollars.
Pour le troisième trimestre, Cisco anticipe un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 35 et 38 cents, inférieur au consensus de 40 cents. Le groupe a par ailleurs prévenu qu'il visait le bas de sa fourchette de croissance des ventes annuelles de 9% à 12%.
Selon une source de marché, Piper Jaffray a abaissé sa recommandation de Surpondérer à Neutre.
Jusqu'à présent, le groupe américain était considéré comme un bon baromètre de la santé du secteur technologique en raison de l'importante prise par les réseaux et de la diversité de ses activités.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Si les constructeurs bénéficient de l'essor de leurs ventes en volumes, ils sont pénalisés par des prix de ventes qui reculent. Ce déclin a été plus fort que prévu sur la première partie de l'année. Par conséquent, sur l'année 2010, les acteurs pourraient subir une sensible dégradation de leurs marges alors que les spécialistes considèrent qu'ils devraient tous parvenir à relancer leurs ventes après la stagnation de 2009. Les marges pourraient revenir à leur niveau de 2009. Ainsi le cabinet Gartner estime qu'au second trimestre les marges des trois premiers fabricants ont toutes lourdement chuté. La marge du leader mondial, Nokia, est tombée à 9,5%, soit 2,7 points de moins qu'un an auparavant. Celle de Samsung a atteint 7,2% contre 10,8% au deuxième trimestre 2009. Quant à la division mobile de LG, elle est même devenue déficitaire. Les baisses de prix résultent d'une concurrence exacerbée, qui incite les équipementiers à miser sur une stratégie de volumes. Or cette politique ne semble pas payante car la part de marché de LG a cédé 1,7 point au deuxième trimestre selon les données de Gartner.