Deux militants CGT ont été condamnés mercredi en correctionnelle, à Moulins, à 800 euros d'amende avec sursis et un euro de dommages et intérêts pour outrage à agent, lors d'une manifestation contre les retraites le 23 novembre dernier, selon la CGT qui dénonce un "jugement injuste".
Lors de l'audience le 26 janvier, le procureur de la République avait requis un stage symbolique de citoyenneté à l'encontre des deux prévenus.
"C'est un jugement injuste, on leur fait payer leur implication dans le mouvement des retraites", a déclaré à l'AFP Michel Beaune, responsable départemental de la CGT dans l'Allier.
"A partir du moment où c'est un procès politique on ne pouvait qu'être condamnés, je m'y attendais un peu", a affirmé Jacky Belin, l'un des deux militants condamnés, par ailleurs secrétaire départemental de la CGT-cheminots.
Quelque 800 personnes selon la police, 1.000 selon la CGT, s'étaient rassemblées aux abords du tribunal pour apporter leur soutien aux deux militants lors de leur comparution le 26 janvier.
Tous deux étaient poursuivis pour avoir insulté une adjointe de sécurité qui filmait une manifestation contre la réforme des retraites, le 23 novembre à Moulins, en lui demandant notamment de "poser sa caméra" et de "dégager".
A l'audience, les deux hommes ont reconnu avoir utilisé ces expressions mais nié avoir employé d'autres termes injurieux comme l'affirmait la jeune femme réclamant un euro symbolique de dommages et intérêts.
La policière avait par ailleurs déclaré que l'un des deux avait fait tomber sa caméra en donnant un coup de pied.
Leur avocat, Med Dominique Machelon, plaidant la relaxe, avait affirmé que ses clients ne connaissaient pas la "qualité de dépositaire de l'ordre public" de la victime et jugé que le "délit d'outrage a été utilisé pour couvrir des violences policières".
Quelques instants avant les faits, des policiers avaient utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui brandissaient des silhouettes à l'effigie de Nicolas Sarkozy et de Laurence Parisot, la patronne du Medef, devant la préfecture.