Le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani, est resté ferme mercredi sur la possibilité de partir à la retraite avec une anticipation de deux ans maximum dans la manutention portuaire, alors qu'une grève sur ce thème perturbe fortement l'activité des ports depuis le début de l'année.
"Certains employés du secteur demandent à partir quatre ans avant l'âge légal de la retraite au nom de la pénibilité", a rappelé à l'Assemblée nationale M. Mariani qui répondait à une question de la députée UMP Valérie Boyer.
"Nous appliquerons la réforme en toute équité, c'est-à-dire que nous sommes prêts à reconnaître la pénibilité, mais dans le cadre de la loi, c'est-à-dire deux ans maximum pour les travailleurs", a-t-il poursuivi.
Les syndicats - la très majoritaire CGT, mais aussi FO et le CNTPA - ont lancé depuis le début de l'année une grève plusieurs jours par semaine dans les grands ports français. A tour de rôle, les dockers puis les grutiers et portiqueurs cessent le travail.
Le conflit est né de la volonté du gouvernement de revoir, après le vote de la réforme des retraites en novembre, un projet d'accord âprement négocié en octobre par les syndicats et le patronat sur la prise en compte de la pénibilité dans la manutention portuaire.
La CGT se dit prête à rediscuter "de tous les points" mais refusent "le veto du gouvernement sur les deux ans".
Une nouvelle rencontre patronat-syndicats est prévue mercredi.
Deux syndicats patronaux sont à la table des discussions: l'Unim (Union des industries de la manutention) qui regroupe les entreprises privées et l'UPF (Union des ports français) qui est sous tutelle de l'Etat.
"Les négociations reprennent ce soir", a déclaré M. Mariani à la fin de son intervention à l'Assemblée nationale.
Tony Hautbois, responsable national à la CGT des ports et docks a indiqué "avoir été convié à une rencontre". "On va y participer, mais si c'est de la même teneur que la dernière fois, ça n'apportera rien", a-t-il prévenu.
Thierry Mariani a de nouveau déploré le blocage de l'activité portuaire. "Ce sont les ports français qu'on assassine; Marseille, Le Havre et l'ensemble des ports français voit leur activité entachée de manière dramatique", a-t-il déclaré.
"C'est dramatique, car on pousse les entreprises à aller vers d'autres ports étrangers", a-t-il ajouté.