La forte croissance attendue par la Banque de France au premier trimestre pourrait n'être qu'une accélération ponctuelle et ne signifie pas que l'économie française poursuivra sur ce rythme soutenu pendant toute l'année, a déclaré mercredi son gouverneur Christian Noyer.
La Banque de France a publié mardi une première prévision de croissance de 0,8% pour ce début d'année, soit nettement plus que le 0,3% attendu par l'Insee dans sa dernière note de conjoncture qui remonte à mi-décembre.
Christian Noyer a souligné que son estimation prenait en compte des enquêtes publiées depuis lors par l'Insee, dont les "très bons chiffres" de la production manufacturière en décembre et janvier.
"Il y a notamment un effet assez fort de la fin de la prime à la casse sur les commandes de véhicules et donc les mises en production en décembre et en janvier", a-t-il expliqué lors d'une audition devant la commission des Finances du Sénat.
"Donc c'est un effet qui n'est pas représentatif nécessairement de ce que seront les trimestres suivants. Nous pourrions avoir un très fort premier trimestre, ça ne veut pas dire qu'on va avoir quatre trimestres aussi forts", a-t-il prévenu.
Selon lui, si les prévisions de la Banque de France s'avèrent justes, "ça aidera à avoir une moyenne un peu meilleure" sur l'ensemble de 2011, mais "ça ne change pas forcément fondamentalement la direction générale de la croissance qui est une accélération, mais lente, de la croissance".
Le gouvernement table sur une croissance de 2% cette année, mais la plupart des économistes et des instituts de conjoncture internationaux jugent cette prévision trop optimiste.