Les dirigeants des dix-sept pays de la zone euro se réuniront pour un sommet extraordinaire mi-mars afin de discuter d'un plan d'action visant à éviter de nouvelles crises de la dette, après les turbulences qui ont fait vaciller l'Union monétaire l'an dernier.
Les chefs d'Etat et de gouvernements vont se rencontrer "à la mi-mars", a déclaré le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy lors d'une intervention devant le Parlement européen.
Une source diplomatique proche des discussions a indiqué à l'AFP dans la journée que la réunion était prévue pour se tenir le dimanche 13 mars. Mais un grand pays de l'UE a fait savoir dans la soirée que cette date ne lui convenait plus, a-t-elle précisé ultérieurement.
"Du coup, on se dirige plutôt vers une rencontre le 11 au soir", sans que cela soit confirmé définitivement à ce stade, a-t-elle dit.
Le principe d'un tel sommet avait été décidé vendredi lors d'une réunion des dirigeants des pays de l'Union européenne, mais pas la date précise.
Il est exceptionnel que les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se retrouvent au plus haut niveau en sommet, séparément des rencontres régulières de tous les pays de l'Union européenne.
Ce format avait été inauguré à l'automne 2008 en France, au pic de la crise financière.
Il ne fait pas l'unanimité en Europe. Les pays de l'UE non membres de l'Union monétaire ne voient pas de tels sommets d'un bon oeil car ils se sentent exclus. C'est le cas de la Pologne en particulier.
La Commission européenne est, elle, préoccupée par ce qu'elle considère comme une tendance grandissante à la gestion "intergouvernementale" de l'Europe, qui marginalise les institutions communautaires.
En revanche, la France milite en faveur de tels rendez-vous pour donner corps à l'idée de "gouvernement économique" de la zone euro, de pilotage politique de l'Union monétaire au plus niveau, qu'elle appelle de ses voeux depuis des années.
Le sommet du 13 mars est très attendu. La zone euro doit d'une part se mettre d'accord sur un renforcement de son Fonds de secours financier, afin de mieux faire face aux crises de la dette à l'avenir. Et d'autre part faire des progrès pour renforcer la discipline commune des Etats qui la composent.
C'est la condition fixée par l'Allemagne. La chancelière allemande Angela Merkel, confrontée cette année à plusieurs rendez-vous électoraux et à une opinion réticente à payer pour les dettes des autres, exige pour prix de son soutien financier que tous les Etats fassent converger leurs économies.
Concrètement, soutenue par la France, elle pousse en faveur d'un "pacte" censé renforcer la compétitivité des différents pays en rapprochant leurs grands choix nationaux en matière de limitation des déficits budgétaires, d'âge du départ en retraite, de politique salariale (comme la suppression de l'indexation automatique des salaires sur l'inflation), voire d'harmonisation fiscale.
Ce projet, dont les grandes lignes ont été dévoilées la semaine dernière, a suscité de vives critiques.
Certains pays s'élèvent contre l'idée de voir imposer le modèle allemand à l'ensemble de l'Europe. La Belgique et le Luxembourg refusent de renoncer à leur indexation salariale et les syndicats européens redoutent une casse sociale.