Jean-Paul Delevoye a annoncé jeudi que le régime de retraite du Conseil économique, social et environnemental (CESE), dont il est le président, serait réformé d'ici le mois de juin, faisant valoir que ce régime était à la fois "déficitaire" et "extrêmement avantageux".
Invité de l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), M. Delevoye, élu le 16 novembre à la tête de cette institution, a promis du "changement", sur ce point comme sur d'autres.
Il a précisé qu'il avait demandé aux questeurs du CESE de faire "pour le 1er avril, des propositions de mesures nécessaires", notamment pour réformer le système de retraite particulier des conseillers du Palais d'Iéna, en vue de décisions "deux mois après".
Il y a tout juste un an, un rapport de la Cour des Comptes avait jugé "indispensable" de "revoir "les modalités et les paramètres", exorbitants du droit commun, de ce système.
Ce régime "permet de liquider des pensions avant l'âge légal", et aussi de les liquider "sans décote pour les bénéficiaires qui n'auraient pas atteint l'âge du taux plein dans le système de sécurité sociale", s'était étonnée la Cour.
M. Delevoye a convenu que ce régime était "extrêmement avantageux" et rappelé qu'il était "déficitaire d'environ 4,5 millions d'euros". Il a souligné que "dans deux ans et demi", le fonds de réserve de ce régime, qui assure un tiers du financement des retraites versées, serait épuisé.
Cette réforme s'inscrira dans le cadre de la volonté de son président d'avoir "un CESE reconnu, un CESE, crédible, un CESE audible, un CESE respecté".
"Cela nécessite l'exemplarité, et qu'on s'applique à soi-même ce qu'on demande aux autres", a ajouté Jean-Paul Delevoye, qui s'est présenté comme "un fana de l'éthique".
Dans le même ordre de préoccupations, le bureau du CESE issu de son élection "a fixé des règles de déplacement, y compris pour les Dom-Tom". Il s'est prononcé pour "une évaluation de l'activité internationale" de l'institution et "contre le tourisme diplomatique".
Le CESE est une assemblée consultative formée de représentants des "corps intermédiaires" censés incarner "les forces vives de la nation". Elle compte 233 membres et a été profondément réformée par la révision constitutionnelle de 2008.