Les principaux acteurs économiques marseillais se sont réunis jeudi matin pour appeler à la "reprise immédiate" de l'activité du port perturbée depuis trois semaines par une grève lancée par la CGT, dénonçant les conséquences économiques qui mettent en péril, selon eux, quelque 41.000 emplois directs et indirects.
Parmi ces acteurs économiques, réunis au siège de l'Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13), étaient notamment présents l'Union patronale régionale (UPR), l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF), la Chambre de commerce Marseille Provence, la chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) et l'Union françaises des industries pétrolières (Ufip).
Ils ont émis trois autres exigences afin de rétablir "la fiabilité" du grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM): la mise en place d'un "dispositif d'urgence d'accompagnement des entreprises en difficulté", l'application de la réforme des ports au 3 avril 2011 et la mise en place d'un dispositif de service minimum en cas de grève.
Ils réclament également l'organisation d'états généraux du GPMM "dans le courant du 1e semestre 2011".
Ces demandes ont été transmises par lettre au président de la République, Nicolas Sarkozy.
Les acteurs économiques espèrent ainsi enrayer le "déclin" du port qu'ils ont illustré par plusieurs chiffres: l'effondrement des parts de marché du GPMM en Méditerranée qui sont passées de 28% en 1980 à 16% en 2010, le recul de Marseille de la 4e à la 5e place des ports européens et la stagnation des trafics maritimes vers le GPMM depuis dix ans dans un contexte de croissance des autres ports européens (trafic multiplié par deux à Valence).
"Un conteneur sur deux à destination de la France passe par des ports étrangers", a regretté Jean-Luc Chauvin, président de l'UPE 13.
Les acteurs économiques ont également souligné l'absence de Marseille dans le top 20 des ports européens en matière de trafic passagers.