L'indice phare de la Bourse de New York, le Dow Jones, a fini mardi à plus de 12.000 points pour la première fois depuis le 19 juin 2008, gagnant 1,25%, tandis que le Nasdaq prenait 1,89%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 148,23 points à 12.040,16 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 51,11 points à 2.751,19 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 est monté de 1,67% (21,47 points) à 1.307,59 points, terminant au dessus des 1.300 points pour la première fois depuis août 2008.
Ces seuils psychologiques, inédits depuis la faillite de la banque Lehman Brothers, n'avaient été franchis que brièvement la semaine dernière en séance.
"Les médias consacrent plus d'attention au Dow qui casse un chiffre rond, mais pour les investisseurs, les 1.300 points (du S&P 500) constituaient une importante zone de résistance", a expliqué Michael James, de Wedbush Morgan Securities, pour qui "la dépasser a déclenché encore plus d'achats".
L'attention s'est une nouvelle fois portée sur l'Egypte, où plus d'un million de personnes ont manifesté contre le pouvoir du président Hosni Moubarak, qui s'exprimait à la clôture de Wall Street.
"Vendredi, les troubles en Egypte ont suscité une forte anxiété, les gens craignaient le pire", a ajouté M. James. "Comme ce n'est pas arrivé, ceux qui s'étaient écartés du marché sont revenus (lundi) et de manière encore plus offensive" ce mardi.
Les investisseurs "ont l'impression que cela ne va pas avoir un effet significatif sur le marché et sur les économies des pays du Proche-Orient", a observé l'analyste.
"La promesse de l'armée égyptienne de ne pas utiliser la force contre les manifestants est positive", a estimé de son côté Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. "Cela pourrait permettre de désamorcer la crise, et conduire à une résolution pacifique".
"L'autre chose, c'est que l'indice ISM est vraiment très bon", a-t-il ajouté.
L'indice ISM d'activité industrielle aux Etats-Unis est remonté à son plus haut niveau depuis mai 2004.
Une nouvelle série de résultats trimestriels de sociétés a par ailleurs été publiée, avec des profits en grande majorité en progression et supérieurs aux attentes du marché.
C'est le cas du groupe de messagerie UPS (+4,15% à 74,59 dollars), du laboratoire pharmaceutique Pfizer (+5,49% à 19,2 dollars), du géant agroalimentaire Archer Daniels Midland (+6,21% à 34,70 dollars), ou encore du groupe internet chinois Baidu (+9,30% à 118,73 dollars), coté à New York.
Dans l'automobile, General Motors a cédé 0,11% à 36,45 dollars, et Ford 0,38% à 15,89 dollars. Ils ont pourtant annoncé des hausses respectives de leurs ventes de 22% et 13% en janvier aux Etats-Unis.
Le secteur financier a fini en nette hausse, l'indice S&P des valeurs bancaires prenant 2,94% alors que les banques ont été prévenues par des responsables américains qu'elles pourraient être visées par des attentats d'Al-Qaïda. Bank of America a bondi de 4,22%, JPMorgan Chase de 2,20%.
Citigroup a progressé de 1,66% à 4,90 dollars. Le groupe d'édition musicale EMI est désormais la propriété à 100% de la banque, son principal créancier qui a effacé 65% de sa dette après avoir acquis son capital.
Borders a dégringolé de 35,62% à 47 cents alors que l'agence financière Bloomberg a affirmé que la chaîne de librairies pourrait déposer le bilan dès la semaine prochaine.
Le laboratoire Orexigen Therapeutics a vu son action s'effondrer de 72,50% à 2,50 dollars. L'agence américaine des médicaments (FDA) a refusé d'approuver la mise sur le marché son médicament anti-obésité Contrave en raison de risques cardiaques potentiels.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à dix ans a progressé à 3,443% contre 3,378% lundi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,613% contre 4,571% la veille.