La compagnie aérienne irlandaise à bas prix Ryanair a annoncé mardi la réouverture cet été de la plupart des lignes qu'elle venait de supprimer en fermant sa base de l'aéroport Marseille Provence, où elle affectera des avions de façon temporaire pour respecter le droit social français.
Cette mesure lui permettra d'assurer, sur l'année, 75% du trafic qu'elle réalisait jusqu'alors avec quatre avions basés à l'aéroport. "On ne pourra jamais récupérer tout le trafic perdu", a estimé le patron de Ryanair, Michael O'Leary, lors d'une conférence de presse.
Le 11 janvier, comme annoncé en octobre, Ryanair avait fermé sa base de Marignane (Bouches-du-Rhône), ouverte en 2006, après sa mise en examen pour travail dissimulé et emploi illicite de personnels navigants.
Sur les 13 lignes supprimées avec cette fermeture (Agadir, Brest, Eindhoven, Lille, Marrakech, Nador, Nantes, Palerme, Paris, Tanger, Tenerife, Tours, Venise), neuf vont rouvrir de la mi-avril à début septembre (Agadir, Brest, Eindhoven, Lille, Marrakech, Nador, Nantes, Palerme, Tanger).
Deux autres destinations sont proposées pour la période estivale: Fès (Maroc) et Göteborg (Suède), en plus de 13 lignes maintenues à l'année. Au total, avec 24 lignes, Ryanair compte transporter 500.000 voyageurs cet été à Marseille. La compagnie table sur 6,8 millions de passagers en France en 2011.
"De la mi-avril à début septembre, de lundi à vendredi, deux avions passeront la nuit à Marseille, et un probablement durant le week-end, dans le cadre d'une opération estivale en totale conformité avec le décret français" sur l'emploi des personnels navigants, a souligné Michael O'Leary.
Cette solution permet, dans le même temps, de contourner ce décret "dans la mesure où les avions ne sont pas basés ici de façon permanente" et "parce que l'équipage et les pilotes ne seront jamais les mêmes de semaine en semaine", a expliqué M. O'Leary.
"La plupart seront des Irlandais affectés de façon temporaire à Marseille durant l'été, comme pour les compagnies charter" et ils "ne paieront donc ni leurs impôts ni leurs cotisations sociales en France (comme l'exige la loi pour les personnels permanents, ndlr), mais en Irlande", a-t-il ajouté.
Si le résultat est probant, Ryanair envisage de reconduire cette mesure en 2012. "Bien sûr, nous ne voulons pas perdre d'argent en faisant cela", a dit M. O'Leary. Or, "cela coûte plus cher, car il faut trouver de quoi occuper, durant l'hiver, les avions et le personnel qui feront la saison estivale à Marseille", a-t-il poursuivi, chiffrant le surcoût entre 20 et 30%.
Pour autant, aucune réduction de taxe n'a été négociée avec l'aéroport, a-t-il assuré.
"Nous volerons ici cet été dans les mêmes conditions que les autres, nous paierons les taxes qu'il faudra, au tarif régulier, nous n'avons pas signé d'accord, et c'est normal, parce que nous n'assurerons ces lignes que durant l'été, et non l'hiver", a dit M. O'Leary, affirmant que le contrat passé en 2006 pour l'ouverture de la base avec la Chambre de commerce de Marseille, qui gère l'aéroport, n'a pas été renouvelé.
Le patron de Ryanair a enfin indiqué que "plus de 90%" des personnels concernés par la fermeture de la base marseillaise avaient accepté leur mutation dans le reste de l'Europe.