Les organismes de placement collectif en valeur mobilières (OPCVM), principal véhicule de placement pour les épargnants, ont connu une forte décollecte en France en 2010, selon des chiffres publiés lundi par l'agence de données financières Europerformance.
La décollecte nette (sorties moins versements) a atteint 57,3 milliards d'euros, selon Europerformance, soit un montant supérieur à celui enregistré en 2007 et 2008, deux années marquées par la crise du "subprime" et le dépôt de bilan de la banque Lehman Brothers.
Au total, 837 milliards d'euros étaient placés fin 2010 sur des OPCVM de droit français, soit une baisse de 28,7 milliards par rapport à fin 2009.
La différence avec la décollecte s'explique principalement par un effet de performance, la valeur des actifs gérés par les OPCVM ayant augmenté au cours de la période.
Dans le détail, ce mouvement de baisse est directement lié aux OPCVM dits de trésorerie, investis dans des produits de trésorerie à court terme.
Les OPCVM dit de trésorerie régulière, qui concentrent près de 40% des actifs des OPCVM, ont ainsi enregistré une baisse de 58 milliards d'euros sur la période.
"Cette baisse est d'autant plus notable qu'il s'agit de la première baisse annuelle d'encours depuis 10 ans", souligne les auteurs de l'étude.
Dans un premier temps, les produits de trésorerie ont nettement bénéficié de la crise financière, qui a incité les épargnants à se tourner vers des produits sans risque et à court terme.
Mais depuis, la très faible rémunération de ces placements a joué contre eux au profit de produits de plus long terme offrant un rendement plus intéressant.