Deux militants de la CGT, soutenus par de nombreux syndicalistes, ont comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Moulins accusés d'avoir outragé un agent de police lors d'une manifestation contre la réforme des retraites au mois de novembre.
Le jugement a été mis en délibéré au 9 février.
Environ 800 manifestants selon la police, 1.000 selon la CGT, sont venus soutenir les prévenus aux abords du tribunal, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le cortège était composé de syndicalistes venus de toute l'Auvergne et de la Nièvre voisine, accompagnés par le secrétaire général de la CGT-cheminots Gilbert Garrel qui a dénoncé une "criminalisation de l'action syndicale".
Au terme d'une audience de plus de quatre heures rythmée par les cris des manifestants à l'extérieur et les interventions des six témoins de la défense, le procureur de la République a requis un stage de citoyenneté à l'encontre des deux prévenus, jugeant l'infraction "caractérisée" tout en évoquant un "contexte particulier".
Les deux militants, dont l'un est secrétaire départemental de la CGT-cheminots, comparaissaient pour avoir insulté une adjointe de sécurité qui filmait une manifestation contre la réforme des retraites, le 23 novembre à Moulins, lui demandant notamment de "poser sa caméra" et de "dégager".
A l'audience, tous deux ont reconnu avoir utilisé ces expressions mais ont nié avoir employé d'autres termes injurieux comme l'affirme la jeune femme, qui réclame un euro symbolique de dommages et intérêts.
"Nous sommes dans un procès politique, je crois que dans cette affaire, on veut se faire deux têtes", a plaidé leur avocat, Dominique Machelon, affirmant que ses clients ne connaissaient pas la "qualité de dépositaire de l'ordre public" de la victime.
Plaidant la relaxe, il a estimé que le "délit d'outrage a été utilisé pour couvrir des violences policières".
Quelques instants avant les faits, des policiers avaient utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui brandissaient des silhouettes à l'effigie de Nicolas Sarkozy et de Laurence Parisot, la patronne du Medef, devant la préfecture.