Les marchés européens ont terminé la journée de mardi dans le rouge à l'issue d'une séance hésitante. La confiance des investisseurs a été ébranlée par la contraction inattendue de l'économie britannique au quatrième trimestre. La publication de résultats supérieurs aux attentes de la part de plusieurs poids lourds européens n'a pas réussi à endiguer les pressions baissières. Ce, d'autant plus que les publications américaines se sont révélées mitigées aujourd'hui. Le CAC 40 a cédé 0,34% à 4 019,62 points tandis que l'Eurotop 100 a perdu 0,81% à 2 384,14 points.
En Allemagne, Siemens a reculé aujourd'hui de 0,46% à 93,42 euros après avoir débuté la journée en hausse. Le premier fabricant européen de biens d'équipement a fait état d'une hausse supérieure aux attentes de son bénéfice au premier trimestre en raison de l'importante demande des pays émergents, et notamment de la Chine, du Brésil, de l'Inde et de la Russie. Le conglomérat allemand, principal rival d'Alstom sur le Vieux Continent, a profité de la forte demande BRIC en voitures allemandes, en machines-outils, en équipements industriels mais aussi en turbines pour éoliennes.
A la Bourse de Paris, STMicroelectronics (- 4,51% à 8,177 euros) a connu la plus forte baisse du CAC 40, une nouvelle fois pénalisé par les résultats décevants de ST-Ericsson, sa co-entreprise avec le groupe suédois Ericsson dans la fabrication de puces pour les téléphones portables. Celle-ci, dont le portefeuille de produits est en transition, a été pénalisée par la baisse des prix de ses anciens produits. La contre-performance de cette activité a relégué à l'arrière-plan les résultats meilleurs que prévu du groupe.
De son côté, Lagardère a reculé de 3,30% à 34,235 euros, le relèvement de son objectif de résultat opérationnel courant de sa branche médias pour 2010 étant largement attendu par les investisseurs. Le groupe de médias anticipe désormais un recul du résultat opérationnel courant médias compris entre 0% et 5%, contre de l'ordre de 5% auparavant. Le consensus est de -3%. Ce relèvement est justifié par le redressement du marché publicitaire chez Lagardère Active, qui regroupe ses activités magazines et audiovisuelle.
Les chiffres macroéconomiques
Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont augmenté de 0,6% en France en décembre, après +2,7% en novembre, a annoncé l'Insee. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne une hausse de 0,4%. L'institut de statistique a expliqué que la prime à la casse avait soutenu de nouveau la consommation des ménages en produits manufacturés. Les dépenses en automobiles ont augmenté de 8,6% après +14,1% en novembre. Elles ont bondi de 15,4% sur l'ensemble du trimestre.
Le PIB britannique a reculé de 0,5% au quatrième trimestre à comparer avec un consensus Reuters de +0,5%. Il s'agit du premier recul trimestriel depuis le troisième trimestre 2009.
L'indice de confiance des consommateurs du Conference Board a bondi à 60,6 en janvier, contre 53,3 en décembre, chiffre révisé de 52,5. Le consensus Reuters était de 54,3.
Les prix de l'immobilier dans les 20 plus importantes agglomérations américaines ont reculé de 1,6% en moyenne en novembre, selon l'indice S&P Shiller-Case. Le consensus Briefing était de -1,5%.
A la clôture, l'euro cote 1,3620 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.