Aucune décision réformant le régime spécial de sécurité sociale des mineurs "ne sera prise dans la précipitation", a dit jeudi soir à Grosbliederstroff (Moselle) le ministre de la Santé, Xavier Bertrand.
Il a annoncé une nouvelle fois l'ouverture d'une "large concertation" avec les partenaires sociaux et les élus.
"Il faut préserver l'accès aux soins et la qualité de ceux-ci ainsi que le statut des (6.600, ndlr) personnes qui les dispensent", a déclaré à des journalistes M. Bertrand, qui venait de visiter une fonderie. "Aucune décision ne sera prise dans la précipitation et j'ouvrirai à ce sujet une large concertation, qui devrait durer tout le premier semestre", a-t-il ajouté.
Un rapport parlementaire, remis fin décembre à M. Bertrand, par le rapporteur général du budget de la Sécu, le député (UMP) du Bas-Rhin Yves Bur, préconise de verser "le plus tôt possible" le régime de sécurité sociale des mineurs au régime général.
Cette proposition est depuis sévèrement critiquée par les mineurs actifs et retraités, des élus de toutes obédiences et les syndicats dans les trois anciens grands bassins miniers du pays, Moselle, Nord/Pas-de-Calais et Bouches-du-Rhône. "Si on ne faisait rien, alors le régime minier serait véritablement menacé", a encore dit M. Bertrand.
Le régime minier, en vigueur depuis 1946 et auquel sont affiliées 179.000 personnes, combine une assurance-maladie, où tout est pris en charge à 100%, avec une offre de soins dans des établissements de santé dont certains, comme Hospitalor (2.500 lits en Lorraine), sont en grande difficulté financière. Entre cinq et sept mille affiliés meurent chaque année, selon des estimations données par le rapport Bur.
D'après des chiffres de la direction de la sécurité sociale, le régime minier, dont le budget a tourné autour de 3,7 milliards d'euros l'an dernier, accusait un déficit de 200 millions d'euros au 1er juillet 2010. Pour 2011, la commission des comptes de la Sécu prévoit un déficit de 62 millions d'euros pour sa seule branche maladie.