L'Union européenne va mettre en oeuvre "sans délai" des mesures destinées à interdire ses ports aux chalutiers islandais pêchant le maquereau, en raison d'un conflit avec Reykjavik sur le partage des quotas de pêche, a annoncé vendredi la Commission européenne.
Une réunion extraordinaire du comité de l'Espace économique européen avait été convoquée ce vendredi "pour informer les partenaires de l'UE au sein de l'EEE et de l'Association européenne de libre-échange (AELE) des mesures possibles que l'UE peut décider afin d'empêcher le déchargement de maquereau islandais dans les ports de l'UE".
"Nous allons mettre en oeuvre ces mesures sans délai", a souligné la Commission.
L'EEE regroupe les 27 Etats de l'UE, la Norvège, l'Islande, et le Lichtenstein.
En cas de "désaccord sérieux sur la gestion d'un stock de poisson" d'intérêt commun, une des parties peut décider de refuser le déchargement de ces poissons en vertu des accords qui lient l'UE à ses partenaires de l'EEE.
Traditionnellement, les stocks de maquereau étaient gérés en commun par l'UE et la Norvège, mais les pêcheurs islandais ont commencé à développer cette pêche très rapidement en 2008 et 2009 "sans restrictions", selon une source proche de la Commission européenne.
Les ministres européens de la Pêche avaient déjà salué en décembre l'annonce par la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki, de travailler à une telle interdiction.
L'UE juge les quotas fixés unilatéralement par le gouvernement islandais trop élevés.
L'Islande, qui aspire à rejoindre l'UE, avait décidé unilatéralement d'augmenter son quota de pêche de maquereaux à 130.000 tonnes en 2010, contre 2.000 tonnes habituellement.
Plusieurs réunions de concertation ont eu lieu en 2010 en vue de trouver un accord, mais sans succès.
Pour la Commission européenne, "l'Islande n'a pas fait preuve de suffisamment d'ouverture et de flexibilité en vue d'un compromis". A la dernière réunion le 26 novembre dernier, l'Islande a quitté les négociations en annonçant la fixation d'un quota unilatéral de 146.000 tonnes pour 2011, rapporte une source proche de la Commission.