Pour beaucoup de professionnels de l’immobilier, le constat est le même : on a constaté un engouement des français pour l’immobilier en 2010 ce qui a donné lieu à une hausse de 6% des prix, avec des pics dans certaines région comme Paris. Pour tous, les prix ne devraient pas baisser en 2011. En revanche, la stabilisation des taux d’intérêts à 3,85% en décembre 2010 restent à un niveau encore très bas ce qui pourrait entraîner un ralentissement de la progression des prix en 2011. Après les déclarations de la FNAIM qui prévoit une hausse des prix de 3 à 6% pour 2011, Laurent Vimont PDG de Century 21 nous donne à son tour son sentiment sur le marché et ses prévisions pour 2011.
BourseReflex : Comment avez-vous vécu cette année 2010 au sein de Century 21 ?
Laurent Vimont : On constate un ralentissement dès le second semestre puisque les prix ne montent que de 1 %. De plus, cette hausse nationale masque des disparités fortes entre les régions. Nous sommes actuellement sur un marché à 3 vitesses, d’un coté Paris intramuros, qui est un marché en surchauffe avec une augmentation de 18 %, de l’autre les grandes agglomérations françaises ( Lyon, Toulouse, Nantes, Bordeaux,) qui sont des marchés qui font 7 à 8% de hausse et enfin un marché plus rural.
BourseReflex: Qu’est ce qui justifie ces hausses de prix et notamment sur paris ?
Laurent Vimont : L’appétence des français pour la pierre, le fait d’avoir un toit sur la tête avec dans la proportion des hausses qui sont plus faibles en région et des équilibres offre-demande qui sont bien mieux respectés. Ce qui explique les grands écarts entre la hausse parisienne et les hausse plus raisonnable en région est une histoire d’offre et de demande.
BourseReflex : Le marché est-il encore surévalué selon vous ?
Laurent Vimont : On est actuellement sur un marché qui est un marché où il n’y a pas de producteur. Dire qu’il est surévalué est une vue de l’esprit puisque les hausses de prix ne sont que le reflet du comportement des clients entre vendeurs et acquéreurs.
BourseReflex : Selon vous existe t-il une bulle immobilière en France ?
Laurent Vimont : Non, je ne crois pas. Il y a deux raisons pour expliquer ça : la première c’est que pour qu’il y ait une bulle il faut qu’il y ait des spéculateurs. Nos clients viennent dans la perspective d’achat à long terme et non pour revendre deux ans après. La deuxième raison, c’est que la structure même du crédit et de son attribution sont cadrées. En France, un système a été mis en place par les banques, afin de s’assurer que l’emprunteur peut rembourser son prêt.
BourseReflex : Quel est aujourd’hui l’état des stocks en France ?
Laurent Vimont : Il faut distinguer deux choses, d’un coté le nombre de mandats qui ont été confiés aux agences en 2010 et le stock net. Ce qui est paradoxale c’est qu’on a rentré en 2010 autant de mandats qu’en 2009 donc il n’y a pas eu moins de mise en vente. Ce qui a changé , c’est que comme les délais de vente se sont raccourcis, les stocks se sont asséchés et que l’on est passé à Paris d’une moyenne de 35 mandats à 7 mandats, en province/banlieue parisienne de 80 a 30 et 150 à100 en zone rurale. C’est le dynamisme du marché et les délais de vente qui on fait que les stocks se sont asséchés.
BourseReflex : Quelles sont vos perspectives pour l’année 2011 ?
Laurent Vimont : On estime qu’il y a encore un potentiel de hausse qu’on estime en France à 3% , mais avec des disparités fortes entre les régions. Vous avez encore un ensemble de régions qui n’ont pas encore récupérées leurs hausses et d’autres qui les ont déjà consommées. Ces 3% vont donc se répartir différemment d’une région à l’autre avec une exception qui est Paris intramuros. En effet Paris peut encore faire 5% en 2011.
Florian Tourneur.