Lagardère progresse encore de 4,62% à 34,525 euros aujourd'hui grâce au relèvement de la recommandation de Goldman Sachs de Neutre à Achat. L'objectif de cours a été porté de 34,30 euros à 44,50 euros. 2011 a démarré sous de bons auspices pour le groupe de médias, dont le titre progresse de 12% depuis le 1er janvier. Il s'agit de la troisième meilleure performance de l'indice SBF 120. Lagardère a bénéficié d'avancée significative dans la cession de ses activités de presse magazines à l'international : Hearst est en négociation exclusive et le prix devrait être plus important qu'anticipé.
La part qui sera reversée aux actionnaires devrait donc l'être également, ce qui plait toujours aux investisseurs. Mais comme l'a souligné aujourd'hui Arnaud Lagardère, dirigeant du groupe éponyme, dans une interview au « Figaro », le produit de la cession de cette activité et des participations minoritaires pourrait s'élever à plus de 2 milliards d'euros. Celles-ci comprennent en particulier 20% de Canal + France, dont l'introduction en Bourse devrait intervenir avant la fin du premier semestre.
Cette entrée de cash servira à rémunérer les actionnaires, mais également à réaliser des opérations de croissance externe, a ajouté le dirigeant. Le groupe compte procéder à de nouvelles acquisitions dans le sport, en particulier dans les pays émergents. Arnaud Lagardère a également évoqué des opportunités de développement, en particulier en Asie, pour l'activité « travel retail » (duty free, Relay...). « La clé de répartition reste à déterminer », a précisé Arnaud Lagardère.
Concernant l'avenir d'Elle, Arnaud Lagardère a indiqué qu'il resterait propriétaire de la marque et continuerait à l'exploiter directement en France, ainsi que sous forme de licence dans 25 pays avec ses partenaires actuels. « Les décisions stratégiques sur Elle, pour les pays à l'avenir gérés par Hearst, seront prises en étroite concertation. Le fonctionnement du réseau, qui repose sur le partage des contenus et la coproduction de grands sujets, sera maintenu et pérennisé », a-t-il précisé.
Lagardère n'a par ailleurs pas l'intention de se désengager du marché de la presse magazine en France, pays dans lequel il est leader sur tous ses marchés et où ses « perspectives sont solides ». « Je reste à l'aff-t d'opportunités de croissance dans le print ou le numérique, là où c'est cohérent avec NOS priorités stratégiques en termes de portefeuille », a affirmé Arnaud Lagardère.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier.