Les banques de la zone euro ont continué en novembre à attribuer davantage de crédits au secteur privé, avec une croissance des prêts de 2,0% sur un an, mais la situation reste bien plus difficile pour les entreprises que pour les ménages.
La hausse de 2,0% en novembre fait suite à une croissance de 1,5% sur un an en octobre, et poursuit l'amélioration enregistrée depuis la mi-2010, selon des données provisoires publiées mercredi par la Banque centrale européenne (BCE).
"Cette évolution renforce le point de vue de la BCE selon lequel l'évolution du crédit (jusque-là négative) s'est retournée" en 2010, a commenté Michael Schubert, économiste à Commerzbank.
Mais cette croissance masque une forte disparité entre les crédits aux particuliers, qui continuent à bien se porter, et les prêts aux entreprises, toujours en recul.
Ces derniers ont régressé de 0,1% en novembre, illustrant la défiance des banques. A l'inverse, les prêts aux ménages ont crû de 2,7%, avec une forte hausse du crédit immobilier.
"Bien que les chiffres de novembre soient assez encourageants, une inquiétude notable demeure sur la capacité et la volonté des banques à offrir le crédit nécessaire pour soutenir la croissance de l'économie", en particulier dans les pays de la zone qui connaissent le plus de difficultés, a ajouté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.
De son côté, la masse monétaire M3, qui sert à la BCE à déceler des menaces inflationnistes à moyen terme, a progressé de 1,9% en novembre sur un an, après 0,9% en octobre.
Le rythme de croissance de la masse monétaire reste toutefois "très modéré" et "il n'y a toujours aucun risque au niveau de la stabilité des prix en zone euro", a jugé Heinrich Bayer, de Postbank.