La Bourse de Paris s'est offert un petit cadeau de Noël en gagnant modestement 0,85% cette semaine, alors que le marché entame une hibernation qui devrait durer jusqu'à la fin de l'année.
D'un vendredi à l'autre, le CAC 40 a progressé de 33 points et a terminé de justesse au-dessus des 3.900 points, à 3.900,39 points.
"Le Père Noël était en avance à la Bourse. Il est déjà passé en début de semaine --mardi très exactement-- et depuis, le marché +digère+ le cadeau", souligne Renaud Murail, gérant chez Barclays.
De fait, le marché parisien a été gâté en cette fin d'année, enregistrant l'un des meilleurs mois de décembre de la décennie. Depuis le 1er décembre, la cote a progressé de 8%. Et depuis son plus haut du mois, mardi, elle "digère" cette hausse ou, en langage boursier, elle "consolide".
Si la semaine s'est terminée sur une note modeste, le moral des gérants de portefeuilles est largement positif.
A cela, plusieurs raisons: un afflux de liquidités provenant du marché obligataire, des prévisions favorables sur l'année à venir pour les sociétés et des indicateurs macroéconomiques globalement bien orientés.
Parallèlement, la sous-valorisation actuelle de la cote parisienne attire de plus en plus d'investisseurs étrangers.
Retour en grâce du marché actions ? Dans les faits, rien n'est encore très visible : le marché accuse toujours une perte de près de 1% par rapport à la fin 2009. Mais les gérants notent indiscutablement, sur les deux dernières semaines, une réallocation d'actifs vers les placements à risque au détriment des obligations. C'est la première fois que le phénomène survient depuis le début de la crise financière, à l'automne 2008.
La sous-valorisation du marché parisien est aussi un élément favorable à un rattrapage, soulignent les intervenants qui ne manquent pas de pointer le retard pris par Paris, par rapport notamment à l'Allemagne.
"Il est impensable que Paris reste sur ces niveaux si bon marché", indiquent les gestionnaires.
La semaine qui vient de s'écouler, comme celle qui s'annonce, sont essentiellement dépendantes d'opérations techniques d'"habillage de portefeuilles" (window dressing).
L'objectif pour les gérants est de présenter des bilans les plus favorables possibles, soit en acquérant des valeurs qui ont bien progressé, soit en pariant sur celles qui sont en retard et disposent d'un potentiel élevé.
Ces ajustements ponctuels se déroulent dans des volumes très faibles, avec des moyennes quotidiennes de transactions inférieures de moitié aux séances normales.
Signe d'un marché déserté, les annonces des agences de notation qui, il y a encore peu, auraient fait plonger l'indice, sont passées quasi inaperçues. Elles ont continué cette semaine à se montrer sévères et ont ciblé le Portugal et la Hongrie mais sans faire ciller les investisseurs.
Même indifférence à l'égard des chiffres macroéconomiques américains.
La semaine prochaine, quelques indicateurs américains pourraient faire sortir le marché de sa torpeur, comme celui très attendu de la confiance des consommateurs pour décembre, attendu mardi, ou celui sur l'activité économique de la région de Chicago sur la même période, jeudi. S'ajoutent également des statistiques du secteur immobilier: les prix des logements et promesses de ventes de logements en novembre.