Le budget 2011 de Pôle emploi est "schizophrène", a estimé lundi le syndicat CFE-CGC (cadres), car il vise à la fois à "assumer un désengagement de l'Etat côté recettes et une démarche d'amélioration du service aux demandeurs d'emploi côté dépenses", à "réaliser l'irréalisable".
La centrale, qui s'est abstenue vendredi lors du vote du budget au conseil d'administration, se demande "comment réaliser l'irréalisable avec une ligne budgétaire réduite et un nombre de demandeurs d'emploi qui a encore augmenté en 2010, sans que les salariés de Pôle emploi ne soient pris en otage entre des chômeurs mécontents et une obligation de résultats poussée à l'extrême?".
Elle se demande aussi comment il était possible "en faisant face à une fusion Assedic-ANPE qui n'est pas encore génératrice d'économies, en assumant la ponction par l'Etat (...) les effets démultiplicateurs de la crise sur le nombre de demandeurs d'emploi, le non-renouvellement de 973 CDD sur fin 2011-début 2012" de "boucler ce budget sans des coupes sombres".
La CFE-CGC déplore que "ce tour de vis se fasse essentiellement sur le seul poste au service du retour à l'emploi", avec la réduction du recours à la sous-traitance de sociétés privées de placement des chômeurs.
Et elle réclame "un engagement fort de l'Etat de soutenir Pôle emploi, son bras armé de la politique de l'emploi".
Le budget 2011 de Pôle emploi a été adopté vendredi, voté par l'Etat et le patronat, les syndicats ayant choisi de voter contre, de voter blanc ou de ne pas participer au vote pour protester contre la baisse des moyens humains et financiers.