L'année 2010 aura vu pratiquement 2 crises en zone euro, au printemps avec l'épisode grec et cet automne avec l'Irlande.
Au Royaume-Uni les mêmes maux ont mené aux mêmes mesures d'austérité dès la nomination d'un nouveau Premier Ministre qui a engagé son pays dans un programme de rigueur jamais vu depuis la dernière guerre mondiale.
En terme de politique budgétaire, l'orientation est donc quasiment la même. Elle a été retraduite comme telle par les médias. Par contre, en terme monétaire, les 2 phases aiguës de la crise des finances publiques en zone euro auront donné lieu à une médiatisation très importante sur le sujet de l'euro, et non pas seulement sur la situation interne des pays périphériques, alors que dans le même temps la question de la Livre Sterling était pratiquement absente.
Cela est assez logique en ce qui concerne le suivi de l'actualité dans la mesure où l'affaiblissement de la devise britannique a surtout été traité en son temps au début de la crise en 2008, le pays connaissant alors les assauts les plus violents compte tenu de l'endettement privé élévé et de la délicate situation de ses banques.
Mais dans un débat qui place en permanence depuis des mois la question de l'avenir de l'euro, porté par une presse anglo-saxonne dont l'audience est la plus importante tout particulièrement en matière de finance, le procédé est un peu plus étonnant.
Il ne s'agit pas ici d'entrer dans une polémique ou de nier les grands défis auxquels l'euro est confrontés mais de prendre simplement un peu de recul en cette fin d'année sur l'évolution respective des 2 plus grandes monnaies européennes.
A cet égard, le premier graphique sur 10 ans montre que si l'affaiblissement à moyen terme est effectivement en défaveur de la monnaie européenne, ce repli ramène la paire euro-livre dans un canal haussier de long terme qui reste toujours résolument en faveur de l'euro.
En comparant dans un second temps les 2 devises à la première monnaie de réserve au monde, c'est à dire le dollar, apparaît un décrochage très marqué de la livre par rapport à l'euro. Le retard anglais ne se comble toujours pas. Les dernières oscillations sont d'ailleurs globalement similaires.
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