Environ 150 personnes se sont rassemblées mercredi matin devant le tribunal de Montpellier pour soutenir cinq adolescents convoqués pour avoir distribué des tracts sur la voie publique lors des manifestations contre la réforme des retraites.
Quatre garçons, âgés de 16 et 17 ans, et une jeune fille de 15 ans, étaient convoqués devant le délégué du procureur pour un rappel à la loi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Mais du fait de la grève des avocats dans le cadre d'un mouvement national, cette convocation a été reportée au 26 janvier.
Les cinq jeunes gens, quatre lycéens et un étudiant, avaient été interpellés en novembre alors qu'ils distribuaient des tracts sur une grande artère montpelliéraine, perturbant ainsi la circulation.
Ils avaient, ont-il affirmé, passé entre 6 et 7 heures au commissariat de police, "dans une cellule, avec interrogatoire, prise d'empreintes, photos de face et de profil avec matricule", a précisé la jeune fille, Sophie, qui a avoué avoir été "marquée et choquée" par cet évènement.
De nombreux syndicalistes, professeurs, parents d'élèves, élus de la ville de Montpellier et parents des adolescents étaient venus soutenir les cinq jeunes gens.
"Je dénonce les pratiques policières qui ont eu lieu, les conditions de l'interpellation et de la garde à vue, les 7 heures passées dans un commissariat sans que les parents soient prévenus", a commenté le père d'un des garçons, Jean-Hervé Paris, qui défend "le droit à l'engagement politique" de son fils.
Pour la déléguée FCPE du lycée Clemenceau de Montpellier, Régine Velay, il était important de soutenir mercredi "le droit des adolescents à défendre leurs idées". "Si on ne dit rien quand il se passe des choses comme ça, on ne dira plus rien", a-t-elle ajouté.
Présent aussi le secrétaire départemental de la CGT, Patrick Dhainaut, selon lequel "c'est symbolique, c'est l'avenir du pays qui est foulé au pied dans son droit d'expression".