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Standard and Poor's s'inquiète de l'incertitude politique en Belgique

Mardi 14 Déc 2010 à 13:40

L'agence de notation financière Standard and Poor's (S&P) s'est inquiétée mardi de l'incertitude politique en Belgique, ouvrant la porte à une dégradation de sa note dans les six mois si le pays ne se dote pas "bientôt" d'un gouvernement.

Six mois après les élections législatives de juin, les partis politiques continuent de se déchirer sur les contours d'une réforme institutionnelle, et n'ont donc toujours pas pu définir de programme de gouvernement. Le Premier ministre Yves Leterme gère les affaires courantes depuis le mois d'avril.

"Une incertitude politique prolongée pourrait nuire à la réputation de solvabilité de la Belgique", et cela "spécialement étant donné les conditions de marché difficiles auxquels beaucoup de gouvernement de la zone euro sont confrontés", souligne Standard and Poor's dans un communiqué.

"Si la Belgique échoue à former bientôt un gouvernement, une dégradation (de sa notation financière) pourrait intervenir, potentiellement dans les six mois", indique encore l'agence.

Concrètement, Standard and Poor's a confirmé dans l'immédiat sa note à long terme "AA+", la deuxième meilleure existante, et celle court terme "A-1". Ces notes influent directement sur les taux d'intérêts des emprunts d'Etat sur les marchés.

Mais elle a révisé à la baisse la perspective assortissant ces notes, qui passe de "stable" à "négative".

L'agence signale ainsi qu'une éventuelle révision future de sa notation s'effectuerait à la baisse.

"Nous pourrions abaisser la note souveraine de la Belgique d'un cran si nous concluons que le manque de consensus résultera dans une incapacité du gouvernement à stabiliser l'évolution de sa dette et à avancer dans les réformes visant à améliorer la cohésion politique", prévient l'agence.

La Belgique doit notamment dégager 20 à 22 milliards d'euros d'économies pour ramener comme elle l'a promis son déficit public à zéro d'ici 2015, contre 6% du PIB l'année dernière.

Le pays souffre en outre d'une dette élevée, qui risque de franchir à nouveau l'an prochain la barre psychologique des 100% du PIB, selon les dernières prévisions de la Commission européenne.

Standard and Poor's souligne que la Belgique a été protégée jusqu'ici par plusieurs facteurs positifs, comme "des institutions capables et fortes, au niveau tant fédéral que national", une croissance plus forte que prévu cette année et des taux d'intérêt bas qui ont contribué à limiter son déficit.

Mais "nous pensons que l'actuel gouvernement en affaires courantes pourrait être mal équipé pour faire face à des chocs sur les finances publiques", prévient encore l'agence de notation.

Son coup de semonce intervient sur fond de polémique suite à des propos de l'homme fort de la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays: Bart De Wever, chef des indépendantistes flamands qui ont remporté les législatives côté néerlandophone, a estimé que la Belgique était "l'homme malade de l'Europe", dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Ces déclarations ont été condamnées par la plupart des partis, et même jugées "irresponsables" par le ministre des Finances, Didier Reynders, au moment où la zone euro reste fragilisée par les crises financières ayant frappé la Grèce puis l'Irlande.

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