Des syndicats de la SNCF dénoncent "un passage en force" du gouvernement, qui vient de transmettre aux partenaires sociaux un projet de décret transposant la réforme des retraites au régime spécial des cheminots, alors que les mesures n'entreront en vigueur qu'à partir de 2017.
Le projet de décret doit être examiné mercredi lors d'un conseil d'administration de la caisse de retraite des cheminots, qui doit rendre un avis consultatif sous 21 jours.
"Nous réclamons une négociation avec le gouvernement sur un certain nombre de sujets, comme la situation des ex-apprentis, la pénibilité ou les pensions de réversion, avant de se prononcer sur le projet de décret", a commenté à l'AFP Eric Ferreres, administrateur CGT de la Caisse de retraite de la SNCF.
"Il n'est pas question que le conseil d'administration de la Caisse donne un avis début janvier lors d'un conseil extraordinaire comme le souhaite le gouvernement et si celui-ci cherche l'affrontement, il l'aura", a ajouté le responsable CGT.
Bruno Duchemin, de la Fgaac/CFDT, parle lui d'une possible journée de grève aux alentours du 20 décembre. "Nous avons déjà déposé une alarme sociale (préalable à tout préavis de grève), et nous allons nous revoir avec les autres organisations syndicales puisque le gouvernement refuse toute concertation et nous a dit qu'il n'y avait rien à négocier", a indiqué le responsable syndical. La Fgaac/CFDT estime dans un communiqué que "l'échéance de 2017 aurait dû permettre un espace de négociation, il n'en est rien". Elle accuse le gouvernement de "vouloir faire payer aux cheminots leur engagement dans le mouvement contre la réforme des retraites".
Le projet de décret transpose la réforme des retraites promulguée en novembre dans le cadre du régime spécial des cheminots, mais les nouvelles mesures ne seront applicables qu'à partir de 2017.
Jusqu'en 2017, la réforme des régimes spéciaux de 2007 entre progressivement en vigueur pour les cheminots, dont le dispositif est peu à peu aligné sur la Fonction publique.
Avec la réforme de 2010, les bornes d'âge (âge légal de départ et âge d'annulation de la décote) vont également progressivement reculer de deux ans pour les cheminots, à l'instar des autres salariés.