Meetic chute de 12,06% à 17,07 euros, la prime spéculative sur la valeur se dissipant après l'annonce du PDG et fondateur qu'il avait renoncé à vendre ses parts pour l'instant. Dans une interview aux Echos, il a estimé qu'« aucune offre ne reflétait le potentiel de développement de Meetic ». « Nous nous doutions que Meetic était trop gros pour être racheté par un acteur français, nous nous sommes aperçus que nous étions aussi peut-être trop gros pour être rachetés par un acteur européen », a-t-il déploré.
Interrogé sur un rachat par une société américaine, Marc Simoncini a déclaré : « Ce n'est sans doute pas le bon moment. Quelque part, et même si nous sommes numéro un en Europe, Meetic n'a peut-être pas encore la taille pour intéresser un acteur aux ambitions mondiales ».
Cette annonce du fondateur du portail de rencontres a poussé plusieurs analystes parisiens à dégrader leur recommandation sur la valeur. Ainsi, selon une source de marché, Cheuvreux est passé de Surperformance à Sous-performance et Natixis d'Acheter à Neutre. Le premier a réduit son objectif de cours de 22 euros à 18 euros et le second de 24 euros à 21 euros.
A l'occasion de cette interview, le PDG du portail de rencontres sur internet a indiqué qu'il allait mettre en oeuvre un nouveau plan de développement sur trois ans. Le groupe devrait être capable d'atteindre un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros.
Cet échec pourrait jeter un froid sur le secteur Internet français. Ce dernier était entré en ébullition à la rentrée avec l'annonce par Axel Springer de sa volonté de lancer une OPA sur le spécialiste de l'annonce immobilière SeLoger.com. Fin septembre, Spir Communication avait cédé 50% du site « leboncoin.fr », spécialisé dans les annonces gratuites de produits d'occasion, au groupe de médias norvégien Schibsted sur la base d'une valeur totale de 400 millions d'euros. Ce qui représentait une valorisation bien supérieure à celle retenue par les analystes.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Internet - FAI et sites internet
La dernière étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), souligne que l'attrait des achats sur Internet pour les Français ne se dément pas. Au premier semestre, avec 26 millions de cyberacheteurs, ce canal de distribution a réalisé un chiffre d'affaires de 14,5 milliards d'euros, en hausse de 29% par rapport aux six premiers mois de 2009. Cela constitue une progression très largement supérieure à la croissance de 2% enregistrée par le commerce de détail entre janvier et juin. Les ventes sur Internet sont bien parties pour dépasser les 32 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année. Cette évolution positive s'explique par une série de facteurs. Premièrement une confiance accrue pour ce mode de distribution. Le taux de confiance mesuré par Médiamétrie a progressé de 3 points au premier semestre, à 65% des internautes.