L'objectif d'IAG est de "mener la consolidation de l'industrie" aérienne au cours des prochaines années, a annoncé mardi à Madrid Willie Walsh, directeur général de International Airlines Group, nouvelle holding regroupant les compagnies Iberia et British Airways.
"Nous ne voulons pas rester sur le bord de la route, nous voulons mener la consolidation de l'industrie", a déclaré M. Walsh, également directeur général de British Airways, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président d'Iberia et d'IAG, Antonio Vazquez.
"Nous créons un groupe leader dans le secteur aérien à un moment où le processus de consolidation est en marche et va continuer", a ajouté M. Vazquez, citant les rapprochements entre Air France et KLM ou encore Continental et Delta Airlines. "Nous avons une vocation globale", a-t-il insisté.
BA et Iberia ont fait savoir récemment qu'elles avaient dressé une liste - restée secrète - de douze compagnies dont le nouveau groupe pourrait se porter acquéreur dans le cadre d'un plan "visant à créer la plus grosse compagnie aérienne mondiale".
Il pourrait s'agir d'"alliances, de fusions, d'acquisitions", a précisé M. Vazquez.
Les deux dirigeants ont plaidé pour une législation plus souple dans ce domaine, pour faciliter les rapprochements.
"Il y a des restrictions très importantes", a regretté M. Vazquez, tandis que M. Walsh a dit avoir "bon espoir" que ces barrières disparaissent prochainement.
"Notre avenir est d'être un groupe aérien multinational, avec plusieurs marques", a indiqué M. Walsh, qui a dit avoir "hâte d'accueillir d'autres marques" au sein d'IAG.
"Nous sommes enthousiastes face aux nouvelles opportunités", mais "nous serons patients", a-t-il prévenu, pour choisir les cibles les plus appropriées.
M. Vazquez et M. Walsh se sont déclarés confiants face aux négociations syndicales que doivent encore mener les deux groupes: ainsi British Airways n'a pas encore réussi à régler le conflit interne avec son personnel navigant, qui perturbe son activité depuis le début de l'année.
"Au final nous trouverons un accord", a assuré M. Walsh.
De son côté, Iberia négocie encore avec les représentants du personnel après avoir dévoilé, en octobre 2009, son projet de créer une compagnie à bas coûts pour ses trajets à court et moyen courriers.
"Il faut que (cette nouvelle compagnie) fonctionne rapidement", a estimé M. Vazquez.
Les deux dirigeants s'exprimaient au lendemain de l'approbation, par les actionnaires d'Iberia et de British Airways, du mariage des deux compagnies, donnant naissance à un nouveau poids lourd du transport aérien mondial qui entend damer le pion à ses grandes concurrentes Air France-KLM et Lufthansa.
La nouvelle holding se hisse sur le podium des trois premières compagnies européennes, avec près de 60 millions de passagers cumulés.
Cotée à Londres à partir du 24 janvier, elle sera deuxième en Europe par la capitalisation boursière et troisième (et sixième mondiale) par les revenus. Les synergies atteindront 72 millions d'euros la première année, puis 400 millions par an au bout de cinq ans.
Elle sera toutefois de droit espagnol. Toutes ses assemblées générales d'actionnaires et la majorité de ses réunions de conseil d'administration se tiendront à Madrid.