
La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a estimé jeudi qu'il fallait encadrer, voire dans certains cas interdire, la pratique du "trading à haute fréquence", correspondant à des opérations de marché réalisées à des vitesses proches de la milliseconde.
Lors d'une audition devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les mécanismes de spéculation affectant le fonctionnement des économies, Mme Lagarde a plaidé pour qu'"on analyse et qu'on travaille la question des avantages et des inconvénients de ce mode de fonctionnement parce qu'ils (lui) paraissent redoutablement risqués".
Le trading à haute fréquence ("high frequency trading") correspond à des opérations de marché fondées sur des algorithmes et réalisées à des vitesses proches de la milliseconde, ce qui favorise certains acteurs de marché.
Les autorités de régulation, en Europe comme aux Etats-Unis, s'inquiètent de cette évolution, accusée d'avoir favorisé le "crash éclair" qui avait ébranlé Wall Street le 6 mai dernier en provoquant en quelques minutes une chute de 9% de l'indice Dow Jones.
"Ma tendance naturelle serait au moins de les réglementer, les encadrer très strictement et après analyse des avantages-coûts de ces méthodes, éventuellement de les interdire", a dit Mme Lagarde.
En tout cas, il faudrait, selon elle, "donner la capacité à l'autorité des marchés de pouvoir les interdire en cas de circonstances exceptionnelles, néfastes".
Car, a-t-elle souligné, "je comprends qu'une grande majorité des effets" de cette pratique "sont plutôt négatifs et entraînent en raison de la rapidité avec laquelle ils entrent et sortent, des mouvements artificiels concernant les cotations des transactions".