Le chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé qu'il convoquerait prochainement les 25 principales entreprises du pays pour tenter d'accélérer la sortie de crise, dans une interview publiée dimanche par le quotidien El Pais.
Dressant le bilan de sa politique d'austérité, M. Zapatero a reconnu qu'il n'était "pas facile de dire aux travailleurs que le moment est venu de contenir les salaires (...) comme il n'est pas facile de dire aux chefs d'entreprise que le moment est venu de contenir les bénéfices".
En chute de popularité, le chef du gouvernement a estimé qu'il lui serait plus facile de "s'expliquer" une fois la croissance consolidée, tout en promettant qu'il ne prendrait pas de nouvelles mesures d'austérité.
Le sévères mesures comme le gel des retraites et la baisse des salaires des fonctionnaires prises par le gouvernement depuis le printemps valent aux socialistes une impopularité record, avec une avance de près de huit points à la droite dans les intentions de vote, selon un sondage publié début novembre.
"Expliquer les choses quand la crise pèse encore très lourd sur le quotidien des gens n'est pas facile. Quand nous aurons une véritable consolidation de la croissance, l'explication sera plus convaincante", a dit M. Zapatero.
Afin de soutenir les deux "priorités" que sont "l'investissement et la compétitivité", M. Zapatero a annoncé qu'il "réunirait dans les prochains jours les 25 grand groupes industriels du pays".
"Nous devons accroître les investissements étrangers en Espagne et améliorer nos exportations", a-t-il dit en annonçant pour janvier une tournée dans plusieurs pays asiatiques dont la Chine, l'Inde et le Japon.
A propos des législatives de 2012, il a dit ne pas avoir encore pris la décision de se représenter ou non. "C'est une décision (...) que je devrai annoncer le moment venu", a-t-il déclaré.
Interrogé sur le rôle d'Afredo Perez Rubalcaba, l'influent numéro deux du gouvernement souvent donné comme son successeur potentiel, il a répondu qu'il "le voyait avec n'importe quelle responsabilité politique".
Il a enfin estimé que l'organisation basque armée ETA était actuellement "plus faible que jamais", mais que "la fin de l'ETA n'allait pas arriver du jour au lendemain".