Un mois après les violences en marge des manifestations contre la réforme des retraites à Lyon, une soixantaine de jeunes ont été condamnés parmi les 249 personnes, dont 173 mineurs, qui avaient été interpellées à la mi-octobre, selon le parquet général.
"En quatre jours, je n'avais vu autant de gens interpellés. 249 personnes ont été placées en garde à vue, dont 176 mineurs. Un tri a été fait. Seules 80 ont été déférées au parquet et nous avons adapté les modes de poursuite à la gravité des actes", a détaillé à l'AFP le procureur général, Jean-Olivier Viout.
Depuis mi-octobre, 34 majeurs ont été jugés en comparution immédiate (7 ont été condamnés à de l'emprisonnement ferme), 6 mineurs ont été incarcérés, 5 ont été placés en centre éducatif fermé ou sous contrôle judiciaire, les autres faisant l'objet d'une mesure alternative aux poursuites.
Le 10 novembre, l'un des symboles de la contestation, Fabien, un étudiant en sciences politiques de 22 ans accusé d'avoir cassé plusieurs voitures et blessé un policier pendant son arrestation, a ainsi été condamné à six mois d'emprisonnement ferme, la plus forte peine depuis le début des poursuites.
Après un mois en détention provisoire, il a pu bénéficier d'un régime de semi-liberté et ressortir libre du tribunal.
Mais le parquet, déplorant la clémence de certains jugements, a décidé de faire appel des peines avec sursis lorsqu'il avait requis de la prison ferme. Dix-neuf dossiers seront ainsi rejugés par la cour d'appel de Lyon, du 30 novembre au 13 janvier.
"Les casseurs ne doivent pas avoir le droit de cité. Si on donne un simple sursis, ils ne comprennent pas", a justifié le procureur général, revendiquant sa "fermeté" à l'égard des jeunes interpellés, sans antécédents judiciaires pour la plupart.
Fait rare à Lyon, surtout en plein centre-ville, les manifestations lycéennes contre la réforme des retraites s'étaient accompagnées de nombreuses dégradations - voitures brûlées, vitrines caillassées, commerces pillés - et de jets de pierre contre les forces de l'ordre.