La Bourse de New York a fini en nette baisse mardi, victime des inquiétudes sur les problèmes de dette souveraine de la zone euro et des craintes de resserrement de la politique monétaire chinoise: le Dow Jones a perdu 1,59% et le Nasdaq 1,75%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 178,47 points à 11.023,50 points, retrouvant des niveaux observés à la mi-octobre, et le Nasdaq, à dominante technologique, 43,98 points à 2.469,84 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 de son côté a reculé de 1,62% (19,41 points) à 1.178,34 points.
"Les problèmes sur les dettes souveraines se sont exacerbés", a observé Owen Fitzpatrick, de Deutsche Bank, alors que les responsables européens se sont réunis pour discuter, notamment, de la question irlandaise.
Les inquiétudes d'une contagion au Portugal, mais aussi à l'Espagne, ont rappelé aux investisseurs une situation déjà vécue au printemps, qui avait fait trébucher les marchés internationaux.
"Le marché ne veut vraiment pas voir la peur arriver aux Etats-Unis à cause de l'effet de contagion en Europe", a rapporté Lindsey Piegza, de FTN Financial.
A cette situation s'est ajouté le cas de la Chine, où les investisseurs craignent un relèvement des taux d'intérêt visant à ralentir l'économie et dompter l'inflation. La Bourse de Shanghai a chuté de près de 4% mardi.
"D'un point de vue économique, les indicateurs ne sont pas mauvais, mais il y a ces inquiétudes sur les dettes souveraines et le fait que la Chine soit une pièce tellement importante du puzzle de la croissance mondiale", a noté Owen Fitzpatrick.
"Ce ne sont pas des événements ponctuels, mais qui peuvent jouer pendant des semaines", a ajouté l'analyste.
La conjoncture, ainsi que le raffermissement du dollar, qui a profité de la prudence des investisseurs, ont pesé sur les secteurs les plus sensibles économiquement, en premier lieu les valeurs liées à l'énergie.
Côté statistique, la production industrielle américaine s'est stabilisée en octobre après sa baisse de 0,2% en septembre, une déception. La hausse des prix à la production s'est elle maintenue à vitesse constante en octobre (+0,4%), hors alimentation et énergie les prix à la sortie des usines ont reculé pour la première fois depuis octobre 2009, de 0,6%.
Deux titres ont nagé à contre-courant au sein du Dow Jones, les seuls à s'afficher dans le vert.
Le géant de la distribution Wal-Mart (+0,57% à 54,26 dollars) a publié un bénéfice net au troisième trimestre à 3,44 milliards de dollars, supérieur aux attentes, qui lui a permis de relever ses prévisions, malgré un chiffre d'affaires décevant.
Le spécialiste du bricolage Home Depot (+1,02% à 31,71 dollars) a lui aussi relevé ses prévisions de résultat pour l'année après une hausse de 21% de son bénéfice net au troisième trimestre, à 834 millions de dollars.
Le constructeur aéronautique Boeing (-1,30% à 62,78 dollars) a rapatrié deux avions du nouveau modèle 787 à son centre de Seattle, mais n'a pris aucune décision sur la reprise des vols d'essai après un incendie la semaine dernière.
Le groupe énergétique Dynegy (+8,42% à 5,02 dollars) a bondi en Bourse alors que le groupe de capital-investissement Blackstone (-3,59% à 13,17 dollars) a relevé son offre de rachat, "définitive", à 5 dollars par action.
Le marché obligataire a finalement rebondi, après des hésitations. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est replié à 2,847% contre 2,911% lundi soir et celui du bon à 30 ans à 4,257% contre 4,373%.