Le médiateur de la République Jean-Paul Delevoye a insisté lundi sur l'urgence à réformer le système actuel de préretraite des travailleurs victimes de l'amiante, qu'il juge inéquitable, déplorant une "continuelle absence de volonté politique" sur cette question.
Pour les salariés qui ont été exposés à l'amiante, il existe une allocation de cessation anticipée d'activité (Acaata) qui permet une préretraite dans certains secteurs. Dans le cadre de la loi sur la réforme des retraites, ces salariés pourront continuer à prendre leur retraite à partir de 60 ans et bénéficier de la pension de retraite.
Mais "les travailleurs victimes de l'amiante subissent toujours une protection très inégalitaire suivant leurs régimes", insiste le médiateur de la République dans un communiqué.
"De plus, le défaut de coordination entre ces différents régimes se révèle très préjudiciable pour les personnes qui ont connu un parcours de mobilité professionnelle", ajoute M. Delevoye, qui déplore "depuis 2005 une continuelle absence de volonté politique d'appliquer les recommandations d'amélioration de la prise en charge des victimes de l'amiante et de mettre fin aux iniquités existantes".
Si le ministre du Travail, Eric Woerth, a "indiqué que son ministère travaillait à la formulation de règles de réciprocité entre certains régimes dans une optique de plus grande équité", M. Delevoye regrette "le report du règlement de cette question au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012".
Le médiateur insiste "sur l'urgence de réformes effectives" et "espère" que l'amendement que doit présenter le sénateur Gérard Deriot (UMP) dans le cadre du projet de loi de finances de la Sécurité sociale 2011 "permettra d'accélérer le processus".
M. Dériot a déposé un amendement visant à harmoniser les modalités de prise en charge de l'Acaata. Une disposition similaire avait été votée dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2007, mais elle était restée sans effet.