Le président centriste de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, estime dimanche que la rigueur n'est "pas au rendez-vous" dans le projet de Budget 2011, dénonçant une "extraordinaire inertie de la sphère publique".
"Le compte n'y est pas. Le gouvernement a fixé l'objectif de réduire de 5% les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'intervention de l'Etat. Or nous constatons dans le projet de loi de Finances que les premières baissent de 0,5% et les secondes de moins de 1%", souligne M. Arthuis dans le Journal du dimanche.
"La rigueur promise n'est pas au rendez-vous (...) Le discours était excellent mais le passage à l'acte révèle une extraordinaire inertie de la sphère publique", ajoute le sénateur centriste.
M. Arthuis juge en conséquence "inévitable" une hausse des impôts "compte tenu de notre incapacité à réduire les dépenses".
"Il faudra augmenter la CRDS et instituer un taux intermédiaire de TVA entre 10% et 12% dans la restauration et le bâtiment", énumère-t-il notamment.
"Pour la justice, il faut donner le coup de grâce à l'ISF et au bouclier fiscal, en compensant la perte de recettes par une tranche d'impôts sur le revenu à 45%, un relèvement des impôts sur les plus-values ainsi que des droits de succession", ajoute-t-il.
Le projet de loi de finances pour 2011 doit être examiné à partir de mercredi 10 novembre par la commission des Finances du Sénat et dès le 18 novembre en séance publique.