La Bourse de New York s'est adjugée une belle progression au cours d'une semaine marquée par une nouvelle intervention de la banque centrale américaine, et aura plusieurs jours pour s'en remettre, une accalmie s'annonçant sur le front de l'actualité économique.
"La semaine de tous les dangers s'est transformée en semaine de tous les espoirs. Les indices se heurtaient à des résistances fortes à la hausse, ils tâtonnaient depuis quelques semaines, mais là, le marché est soulagé", remarque Evariste Lefeuvre, de Natixis.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a progressé de 2,93% à 11.444,08 points, son plus haut niveau depuis le 8 septembre 2008, avant la faillite de Lehman Brothers et le paroxysme de la crise financière.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 2,85% à 2.578,98 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 3,60% à 1.225,85 points.
Des trois grands rendez-vous de la semaine --élections de mi-mandat, réunion de la banque centrale américaine, chiffres officiels de l'emploi-- aucun n'a déçu les attentes des analystes.
Malgré des indicateurs économiques solides publiés dans la semaine, la Fed a même annoncé des mesures d'une ampleur supérieure aux anticipations, en promettant d'injecter 600 milliards de dollars pour soutenir la reprise et les prix au travers de rachats d'obligations du Trésor à moyen et long terme.
La Fed "veut clairement montrer, avec emphase, quelle est sa position", souligne Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. En cherchant à relever les attentes d'inflation, l'institution veut pousser les investisseurs à se protéger en achetant des actifs, explique l'analyste. "Elle essaie de distiller de la confiance pour que les consommateurs et les commerçants remettent l'économie en forme", ajoute Marc Pado.
Alors qu'une semaine pauvre en indicateurs économiques s'annonce, les investisseurs devraient garder un oeil attentif sur les nombreuses adjudications prévues sur le marché obligataire, en particulier pour les bons à 10 ans et à 30 ans mardi et mercredi. "Il n'y a rien de très intéressant la semaine prochaine. Il faudra attendre les chiffres de l'inflation", dans une quinzaine de jours, suggère Evariste Lefeuvre.
La chute du dollar qui a accompagné d'abord les attentes, puis l'annonce concrète d'intervention de la Fed, a bénéficé non seulement au marché boursier, mais aussi à celui des matières premières.
Une première indication sera tout de même donnée avec les prix à l'importation mercredi, au même jour que la publication des chiffres de la balance commerciale des Etats-Unis.
En fin de semaine, l'université du Michigan publiera son indice de confiance des consommateurs pour le mois de novembre.
Pour Dan Greenhaus, de Miller Tabak, les six prochains mois devraient donner lieu à des batailles d'interprétation entre investisseurs. En cas de bons indicateurs (un facteur normalement positif), certains estimeront que cela freinera la Fed dans ses mesures de relance, ce qui risquerait de peser sur Wall Street. En cas de mauvais indicateurs, cela l'incitera à intervenir encore plus, pour le grand bonheur de la Bourse.
En l'absence de rendez-vous majeur, le marché pourrait bien subir la pression de prises de bénéfices, "habituelle" dans les jours qui suivent de nouveaux plus hauts, explique pour sa part Marc Pado.