Les dirigeants du sud-est asiatique (Asean), réunis jeudi à Hanoï, ont lancé un appel à la coopération des banques centrales pour apaiser les tensions régionales sur les marchés des changes.
Alors que Pékin est accusée par Washington de maintenir sa monnaie à un niveau artificiellement bas, plusieurs pays de l'Association des Nations d'Asie du sud-est ont vu la leur s'apprécier à vive allure cette année, fragilisant leurs exportations.
Les Premiers ministres thaïlandais Abhisit Vejjajiva et philippin Benigno Aquino, qui ont eu un entretien bilatéral, ont demandé à leurs partenaires "d'être mieux coordonnés et de parler d'une seule voix" sur ce dossier, a indiqué un porte-parole du président Aquino.
Les deux hommes sont convenus de la nécessité que "les banquiers centraux et les ministres des Finances discutent un peu plus souvent parce qu'actuellement, les actions sont plus individuelles que cordonnées", a-t-il ajouté.
Impuissants à peser sur les risques de "guerre des monnaies" à l'échelle mondiale, les pays asiatiques sont pourtant des victimes de premier plan des tensions.
Les afflux de capitaux ont provoqué une hausse rapide des Bourses et cours de l'immobilier, alimentant des craintes de forte inflation et d'une bulle spéculative qui pourrait exploser si ces capitaux repartaient aussi vite qu'ils ne sont arrivés.
Un responsable indonésien a suggéré que l'Asean cherche des soutiens, alors que ses dix membres rencontrent samedi leurs six partenaires traditionnels (Chine, Japon, Corée du Sud, Inde, Australie, Nouvelle-Zélande), ainsi que Russie et Etats-Unis.
"Si l'Asean doit faire quelque chose, elle doit le faire avec ses partenaires", a-t-il estimé.
Le secrétaire général de l'Asean, Surin Pitsuwan, a pour sa part affirmé que la stabilité viendrait du développement des échanges entre économies asiatiques, exprimant ses "inquiétudes" quant à "l'absence de progrès et de dynamisme des marchés occidentaux traditionnels", et appelant le bloc régional à créer son "propre marché, et son propre pouvoir d'achat".
