Le risque systémique, mis en évidence par la crise financière de l'automne 2008, sera traité grâce à la réforme de la régulation des marchés, selon François Pérol, président de la Fédération bancaire française (FBF), interrogé par l'AFP.
Alors que le G20 de Séoul, les 11 et 12 novembre prochains, doit mettre un point final à la réforme de la régulation bancaire, "la partie qui reste à faire avancer, c'est la régulation des marchés", considère M. Pérol.
"C'est celle qui a le moins avancé", a-t-il fait valoir lors d'un entretien réalisé mardi.
Pour le président de la FBF et président du directoire du groupe BPCE, l'appréhension du risque systémique passe davantage par un contrôle accru des marchés que par un renforcement des fonds propres imposés aux établissements considérés comme systémiques.
Le Comité de Bâle a publié en juillet et septembre les détails du nouveau cadre réglementaire qui sera appliqué aux banques à partir de 2013, mais étudie actuellement la possibilité d'imposer aux établissements systémiques la constitution de réserves supplémentaires.
Les banques systémiques sont des établissements dont les difficultés éventuelles seraient susceptibles de déstabiliser le système financier.
"Imposer des fonds propres supplémentaires à certaines banques ne réglera pas la question du risque systémique. Celui-ci est sur les marchés. On ne peut donc traiter la question du risque systémique qu'en renforçant la régulation des marchés et notamment des marchés dérivés", juge M. Pérol.
"L'autre élément essentiel, c'est l'efficacité de la supervision des banques", ajoute-t-il
Pour le président de la FBF, la priorité doit ainsi aller à la régulation des marchés dérivés, la création de chambres de compensation et la standardisation des contrats.
La France a déjà indiqué que la question de la régulation du marché des matières premières ferait partie des sujets abordés lors de son passage à la présidence du G20, qui démarrera mi-novembre.
"C'est un très bon exemple de marché où les assouplissements de la réglementation financière ont favorisé une volatilité très grande des prix qui n'est pas bonne pour l'économie dans son ensemble", selon M. Pérol.