Les stocks en carburants de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), ouverts au ravitaillement des camions-citerne, diminuent au point qu'il ne reste qu'un peu plus d'une journée d'autonomie, a-t-on appris dimanche de source syndicale.
"Il ne reste que 480 camions à charger. En temps normal, on charge 400 camions par jour, vous voyez, c'est l'histoire d'une journée d'autonomie", a prévenu Mohamed Touis, délégué local syndical CFDT.
"Pour ce qui est de l'essence SP95 et SP98, on a fait les calculs, il nous reste (l'équivalent de) 183 camions, ce qui veut dire que si ces camions-là ne sont pas affectés aux services de secours et d'urgence, on va vers une catastrophe nationale", s'est-il alarmé, regrettant la réduction des stocks.
La raffinerie est à l'arrêt depuis le 12 octobre. Or "il faut 10 jours à un mois à certaines unités avant qu'on retrouve un redémarrage normal", a expliqué M. Touis.
"Le préfet de Seine-et-Marne et d'autres régions ont pris des responsabilités de manière irréfléchie. Ils n'ont pas réfléchi à cette question, le gouvernement non plus", a-t-il poursuivi.
Un calme relatif régnait dimanche sur place, à la veille d'un lundi qui "s'annonce très chargé", a encore dit M. Touis. "Pour l'instant, on est un peu soft (calme, ndlr) puisque c'est le weekend. On a des équipes de 5-6 personnes qui se relayent sur le piquet de grève. En fait il y a plus de CRS que de grévistes", a-t-il ironisé.
Après dix jours de blocage de cette raffinerie vitale pour l'approvisionnement du bassin parisien, le préfet de Seine-et-Marne, Jean-Michel Drevet, avait pris dans la nuit de vendredi à samedi un second arrêté de réquisition des grévistes, après la suspension du premier arrêté par le tribunal administratif de Melun pour atteinte illégale au droit de grève.