Les marchés américains ont terminé la séance de jeudi en hausse sur fond de publications d'entreprises favorables. Les indices ont réduit leurs gains, pénalisés par le renforcement du dollar, après avoir touché au cours de la séance un plus haut inédit depuis avril dernier. Les valeurs bancaires ont par ailleurs été attaquées en raison des interrogations sur les crédits immobiliers. L'hypothèse d'un rachat par Bank of America d'obligations issues de la titrisation de crédits immobiliers inquiète. Le Dow Jones a gagné 0,35% à 11146,57 pts tandis que le Nasdaq a progressé de 0,09% à 2459,67 pts.
Caterpillar (-1,24% à 78,89 dollars) a connu l'une des plus fortes baisses du Dow Jones malgré des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et la révision à la hausse de ses objectifs annuels. Soutenu par la forte demande des pays émergents, le premier fabricant d'engins de chantier du monde a dégagé au troisième trimestre clos fin septembre un bénéfice net en hausse de 96% à 792 millions de dollars, ou 1,22 dollar par action, au-dessus du consensus Thomson-Reuters de 1,09 dollar. De la même manière, le chiffre d'affaires a bondi de 53% à 11,13 milliards, contre un consensus de 10,65 milliards. Le repli du titre pourrait s'expliquer la hausse des coûts attendue en 2011.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, le département du Travail a comptabilisé 452 000 nouvelles inscriptions au chômage la semaine du 16 octobre, contre un consensus de 455 000. La semaine précédente, 475 000 inscriptions avaient été enregistrées
L'activité industrielle repart à la hausse dans la région de Philadelphie, mais plus faiblement qu'attendu par les économistes. Selon l'enquête mensuelle de la Réserve Fédérale locale, l'indice d'activité Philly Fed est ressorti à 1 au mois d'octobre après -0,7 en septembre. Les économistes visaient un indice de 2. Un indice supérieur à zéro signale une expansion de l'activité manufacturière.
L'indice des indicateurs avancés du Conference Board (LEI) a progressé, conformément aux attentes, de 0,3% en septembre à 110,4, après une hausse de 0,1% en août et de 0,2% en juillet. "L'indice des indicateurs avancés reste sur une tendance haussière, mais au rythme le plus lent depuis le milieu de l'année 2009. Pour autant, il n'y a pas de signe d'une rechute ou d'une baisse d'ici la fin de l'année", a commenté Ataman Ozyildirim, économiste du Conference Board.
Les valeurs à suivre
AT&T
AT&T a dévoilé une performance trimestrielle conforme aux attentes. Au troisième trimestre, l'opérateur télécoms a dégagé un bénéfice net de 12,3 milliards de dollars, soit 2,08 dollars par action, dopé par une plus-value de 1,53 dollar par action liée notamment à la cession de Sterling Commerce. L'année dernière à la même époque, le groupe avait généré un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars, soit 52 cents. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 55 cents, en ligne avec le consensus Thomson Reuters.
CATEPILLAR
Le numéro un mondial des équipements de chantier Caterpillar a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes et relevé une nouvelle fois ses prévisions 2010. Le groupe a bénéficié de l'augmentation de la demande dans les pays émergents. Au troisième trimestre, le groupe a réalisé un bénéfice net en hausse de 96% à 792 millions de dollars, soit 1,22 dollar par action. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de 13 cents. Le chiffre d'affaires a bondi de 53% à 11,134 milliards de dollars.
EBAY
EBay a dévoilé hier soir des résultats et perspectives supérieurs aux attentes. Le numéro un mondial des enchères en ligne a réalisé au troisième trimestre un résultat net en hausse de 23% à 432 millions de dollars, soit 33 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 40 cents, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Son chiffre d'affaires a augmenté de 1% à 2,249 milliards de dollars. Hors Skype, qui a été cédé, les ventes ont progressé de 10%.
ELI LILLY
Eli Lilly a fait état d'un bond de 38% de ses bénéfices au troisième trimestre, mais ses ventes n'affichent qu'une légère progression. Le groupe pharmaceutique d'Indianapolis a réalisé un bénéfice net de 1,3 milliard de dollars, ou 1,18 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA ajusté ressort à 1,21 dollar. Le chiffre d'affaires a progressé de 2% à 5,65 milliards de dollars. Les analystes visaient en moyenne un BPA de 1,15 dollar et un chiffre d'affaires de 5,8 milliards de dollars. Eli Lilly a revu à la hausse ses prévisions pour l'année 2010.
MCDONALD'S
Le numéro un mondial de la restauration rapide, McDonald's a dévoilé des résultats légèrement aux attentes au troisième trimestre grâce à une forte croissance des ventes mondiales. Sur cette période, le groupe a enregistré une hausse de 10% du bénéfice net à 1,388 milliard de dollars soit 1,29 dollar par action. Les analystes visaient en moyenne un bénéfice par action de 1,25 dollar. Son chiffre d'affaires a augmenté de 4% à 6,3 milliards de dollars. Wall Street attendait 6,23 milliards de dollars.
UAL et CONTINENTAL
UAL et Continental Airlines, qui ont annoncé leur fusion le 1er octobre, ont publié chacune séparément des résultats positifs au troisième trimestre alors qu'ils avaient subi des pertes l'an dernier sur la même période. Pour leur dernier trimestre de résultats publiés en tant que deux compagnies distinctes, UAL a bénéficié un bénéfice net de 387 millions de dollars, soit 1,75 dollar par action, et Continental a dévoilé un bénéfice net de 354 millions de dollars, soit 2,16 dollars par action.
UPS
UPS a revu à la hausse ses objectifs annuels : le groupe attend désormais des bénéfices compris entre 3,48 et 3,54 dollars par action sur l'ensemble de son exercice 2010. Il visait auparavant une fourchette de 3,35 à 3,45 dollars par action. Les analystes, de leur côté, attendent en moyenne un chiffre de 3,45 dollars. Ce relèvement d'objectif fait suite à la publication des résultats du groupe : au troisième trimestre, UPS a enregistré un bénéfice net de 991 millions de dollars, soit 99 cents par action.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.