L'activité de l'artisanat du bâtiment, après une chute de 5% en 2009 et une baisse prévue de 2,5% en 2010, devrait retrouver le chemin de la croissance en 2011 avec une progression de 1,5%, a annoncé jeudi la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).
"La croissance tarde à s'enclencher mais nous devrions enregistrer en 2011 une progression en volume de 1,5% par rapport à 2010", a déclaré à l'AFP Patrick Liébus, président de la Capeb.
Cet optimisme pour 2011 est basé sur la diminution de la baisse d'activité en 2010 (-6% au 1er semestre, -2,5% au 2e trimestre, -1,5% au 3e trimestre, 0% prévu pour le 4e trimestre) qui laisse "entrevoir les premiers signes de reprise", affirme M. Liébus.
Même si la Capeb craint que la "diminution des crédits d'impôts et des aides financières liées à la construction durable entrave les prémices de reprise économique", les artisans du bâtiment ont été soulagés d'apprendre que la TVA à 5,5% (du lieu de 19,6%) était maintenue pour les travaux d'entretien-rénovation dans le projet de budget 2011.
La Capeb souligne que l'éco-PTZ (prêt à taux réduit), pour la rénovation énergétique des logements, ne rencontre pas le succès espéré (140.000 prévus fin 2010 contre 200.000 envisagés) en raison notamment des réticences des banques et de l'inquiétude de nombreux Français à cause de la crise économique.
Le taux réduit de TVA, qui s'applique depuis septembre 1999 à l'entretien-rénovation (50% du chiffre d'affaires total du secteur et 68% pour les artisans), coûte environ 5,5 milliards d'euros par an de moins-value fiscale à l'Etat.
Le relèvement du taux de la TVA aurait amputé de 3,6 milliards d'euros le chiffre d'affaires du secteur du bâtiment avec une perte de 30.000 emplois à la clé, selon le syndicat patronal des artisans du bâtiment.
Fort de ce succès, la Capeb, qui a longtemps milité pour l'exclusion du secteur du bâtiment du statut de l'auto-entrepreneur, entend poursuivre son combat pour que les auto-entrepreneurs qui ne déclarent pas d'activité pendant une année perdent leur statut.
M. Liébus affirme que sur les 130.000 à 140.000 auto-entreprises du bâtiment, près de la moitié n'ont jamais déclaré de chifre d'affaire et soupçonne un certain nombre d'entre elles de travailler "au noir" avec tous les risques que cela comporte pour leurs clients.
La Capeb table beaucoup, après un "lobbying depuis des mois et mois auprès des députés et sénateurs" selon M. Liébus, sur le prochain remaniement gouvernemental et un possible départ du secrétaire d'Etat aux pme Hervé Novelli, le chantre de l'auto-entreprise, pour obtenir satisfaction.
Pour cela la Capeb compte notamment sur les résultats de la mission confiée en juin par le patron du groupe UMP à l'Assemblée nationale Jean-François Copé, au député UMP Pierre Morel à L'Huissier sur une évaluation du statut d'auto-entrepreneur.
L'artisanat du bâtiment comprend 362.000 entreprises employant moins de 20 salariés, soit 98% des entreprises du bâtiment, et 1 million d'actifs, soit les deux tiers des salariés du bâtiment.