La Bourse de New York a fini en nette baisse mardi, pénalisée par le raffermissement du dollar, le repli des valeurs financières et quelques résultats d'entreprises accueillis fraîchement: le Dow Jones a perdu 1,48%, retombant sous les 11.000 points, et le Nasdaq 1,76%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 165,07 points à 10.978,62 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 43,71 points à 2.436,95 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est replié de son côté de 1,59% (18,81 points) à 1.165,90 points.
Les indices se sont inscrits dans le rouge dès l'ouverture, pénalisés par un net renforcement du dollar.
"Les mouvements du dollar sont directement et inversement corrélés à l'activité du marché", a indiqué Marc Pado, de Cantor Fitzgerald, rappelant que pendant six semaines, le repli de la monnaie américaine a alimenté non seulement la hausse des marchés de matières premières, mais aussi celle "des actions énergétiques ou minières, des titres des grosses multinationales ou même des plus petites entreprises sur fond d'appétit pour le risque".
Ces mêmes secteurs ont été les plus malmenés mardi à Wall Street. Les valeurs technologiques ont aussi subi d'importantes pertes malgré les résultats meilleurs que prévu enregistré par deux poids-lourds du secteur, IBM et Apple.
Les deux titres étaient montés à des sommets, historique en ce qui concerne Apple, dans l'attente de ces résultats trimestriels.
IBM, qui est la valeur pesant le plus dans l'indice vedette, a chuté de 3,36% à 138,03 dollars, et Apple a abandonné 2,67% à 309,50 dollars.
"Wall Street s'est peut-être un peu emballé en termes d'attentes pour des entreprises-clés", a avancé Owen Fitzpatrick, de Deutsche Bank.
La plus forte baisse de l'indice a toutefois été signée par Bank of America (-4,38% à 11,80 dollars).
Dans l'après-midi, la chaîne d'informations financières CNBC a rapporté que l'établissement était poursuivi par un consortium comprenant la branche new-yorkaise de la Réserve fédérale et huit firmes d'investissement à propos de titres adossés à des prêts hypothécaires.
"L'incertitude sera un catalyseur majeur de la direction que prendra le secteur financier dans les mois à venir", a observé Marc Pado.
Le marché a encaissé une série de résultats mardi. Seul le producteur de boissons sans alcool Coca-Cola (+0,57% à 60,34 dollars) a fini dans le vert au sein du Dow Jones, avec un bénéfice net en hausse de 8% au troisième trimestre à 2,055 milliards
Le groupe de pharmacie et de produits d'hygiène personnelle Johnson and Johnson (-0,89% à 63,29 dollars) malgré un bénéfice par action meilleur qu'attendu et un relèvement de ses prévisions annuelles, tout comme le groupe de défense Lockheed Martin (-0,81% à 69,47 dollars) qui a lui vu son bénéfice reculé de 28%, ont reculé.
La banque d'affaires Goldman Sachs a survécu au recul du secteur bancaire (+1,96% à 156,72 dollars) après avoir dévoilé un bénéfice par action meilleur que prévu à 1,737 milliard de dollars. Celui-ci a tout de même enregistré une baisse de 74% sur un an à cause de recettes de courtage diminuées.
Le groupe informatique Microsoft a souffert (-2,79% à 25,10 dollars) après l'annonce du départ en retraite de Ray Ozzie, qui était devenu "l'architecte des logiciels" du groupe en 2006.
L'action du producteur de charbon Massey Energy s'est distingué dans un marché bien morose avec une hausse de 4,98% à 37,33 dollars. Selon le Wall Street Journal, le groupe, qui a perdu 29 de ses employés dans une mine de Virginie occidentale (Est) en avril, explore différentes stratégies pour son avenir, dont une mise en vente.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est descendu à 2,475% contre 2,491% lundi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,902% contre 3,927% la veille.