Voici un point de situation lundi sur les grèves, manifestations et actions de salariés, contre le projet de réforme des retraites.
- RAFFINERIES et DEPOTS :
Les douze raffineries de métropole étaient toujours paralysées. Chez Total, où les six raffineries sont en grève, cinq d'entre elles étaient à l'arrêt (Dunkerque depuis un an, Donges, Feyzin, Grandpuits, Provence), et les manoeuvres d'arrêt se poursuivaient à la raffinerie de Normandie.
Les raffineries d'Esso à Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) étaient en grève, selon la direction, qui parlait d'une "situation de plus en plus critique".
Le nombre de stations-service en rupture de stocks continuait de croître, surtout dans le réseau de la grande distribution. Sur 4.800 stations gérées par Casino, Carrefour, Auchan, Cora, Leclerc et Intermarché, "il y en a quelque 1.500 en rupture d'un produit ou totalement à sec", selon l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP).
Devant les dépôts, cheminots et employés, parfois rejoints par les routiers, continuent de jouer au chat et à la souris avec les forces de l'ordre. Plusieurs dépôts étaient bloqués, comme Dunkerque, Ouistreham, mais d'autres ont ensuite été débloqués par les forces de l'ordre, comme Brest et Frontignan.
L'Union française des industries pétrolières (Ufip) - deux tiers des pompes à essence -, a mentionné "probablement plusieurs centaines de stations-service" en difficulté.
La situation est "extrêmement préoccupante" dans les 3.500 stations-service des distributeurs indépendants, pour la plupart en zones rurales.
- ELECTRICITE
Des salariés de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) ont voté lundi un arrêt de travail de 48h avec baisse de production, a annoncé la CGT. Les mouvements sociaux n'auront pas "d'impact sur la clientèle", a affirmé une porte-parole d'EDF.
- TRANSPORTS
A la SNCF, la direction a compté 12,6% de grévistes, taux encore en baisse, tandis que la CGT a annoncé 28,3%, soit une petite hausse au septième jour de grève reconductible.
Les cheminots de Loire-Atlantique ont reconduit leur grève pour 48H00 puis un cortège de plusieurs centaines d'entre eux est parti manifester à Nantes.
Des manifestants bloquaient lundi matin les voies SNCF dans le Gard et l'Hérault, empêchant tout trafic entre Nîmes et Montpellier et entre Montpellier et Béziers.
- PORTS ET DOCKS
Le Port de Marseille était encore touché lundi, avec un total de 65 navires et 4 barges bloqués en mer ou sur le Rhône, selon les autorités portuaires.
- EDUCATION
261 lycées étaient "perturbés à des degrés divers" lundi matin, soit 6% des 4.302 lycées, selon le ministère, tandis que l'UNL, premier syndicat lycéen, faisait état de "850 lycées mobilisés, dont 550 bloqués".
Un peu partout, des lycéens ont continué à se faire entendre, en bloquant leurs lycées ou en défilant, avec parfois des incidents comme à Nanterre, Melun, Lyon, Nantes ou Lille.
Quelque 150 lycéens parisiens ont aussi bloqué la circulation devant l'Hôtel de Ville.
- BLOCAGES, BARRAGES FILTRANTS ET OPERATIONS ESCARGOTS
Le site de PSA-Mulhouse était bloqué lundi après-midi par une soixantaine de militants de la CGT et de la CFDT.
Opération péage gratuit pour les automobilistes et blocage des camions sur l'A63 à Biarritz en fin de matinée.
Des routiers ont mené une opération escargot pendant plus de trois heures sur l'autoroute A1, notamment entre Lille et Arras lundi matin.
Environ 150 ouvriers d'Alstom ont bloqué lundi matin près de Valenciennes une entrée de l'autoroute A2, dans le sens Valenciennes-Lille.
Barrage filtrant à Nantes des éboueurs de la ville.