Après trois jours de grève, les trois terminaux de réception du méthane en France étaient vendredi soir à l'arrêt ou réduits à un débit en cours d'extinction, a-t-on appris auprès de syndicats.
"Le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne a été arrêté vendredi à 18 heures après avoir épuisé entièrement ses stocks. La direction a préféré arrêter, pour avoir un tout petit peu de méthane sous la main lorsque les émissions de gaz reprendront", a indiqué à l'AFP Michel Terszko, délégué CGT.
Contacté par l'AFP, la direction du groupe n'était pas joignable, mais avait confirmé jeudi que les stocks des terminaux se réduisaient.
Les deux autres terminaux français, situés à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), étaient aussi quasiment à l'arrêt vendredi soir, selon la CGT.
"A Fos-Cavaou, le méthanier arrivé mercredi n'a pas pu livrer et celui attendu dimanche ne pourra pas non plus. Les stocks étant quasiment épuisés, la direction a réduit le débit, quasiment à l'arrêt, pour tenir en jusqu'à mardi, dans l'espoir d'une reprise du travail", a indiqué à l'AFP Redda Sakker, délégué CGT.
A Fos-Tonkin, le débit était déjà très faible en raison de problèmes techniques, selon des sources concordantes.
Les trois terminaux méthaniers représentent un quart de l'approvisionnement français en gaz, le reste passant par des oléoducs via l'Alsace et le Nord-Pas-de Calais, l'ensemble réseau étant interconnecté selon la CGT.
"Si le temps est clément, il n'y aura pas de problème, mais s'il se met à faire froid, ce sera plus difficile pour GDF Suez", a indiqué Michel Terszko.
"GDF Suez a de grands clients industriels aux contrats +effaçables+, auquel le groupe peut renoncer, mais quoique il arrive ce conflit va lui coûter cher", a déclaré de son côté Redda Sakker.
"Nous avons eu vendredi une entrevue, à notre demande, avec le directeur des grandes infrastructures de GDF Suez, mais sans aucun résultat, ils disent que c'est le gouvernement qui est concerné", a-t-il ajouté.
Le groupe dispose d'autres stocks de gaz disséminés dans des cavités naturelles sur le réseau, ont rappelé les syndicalistes.