Les sénateurs ont continué d'examiner à la loupe mercredi soir le projet de loi sur les retraites, ce qu'ils feront encore une semaine, la gauche continuant prise de parole après prise de parole à attaquer la réforme portée par Eric Woerth.
Mercredi soir, la conférence des présidents a décidé de repousser le vote de la réforme au mercredi 20 octobre, alors que plus de 800 amendements au projet restaient à étudier. Et heure après heure, la gauche continue sa guérilla parlementaire.
"Ce n'est plus +travailler plus pour gagner plus+. Les salariés travailleront plus longtemps et gagneront moins!", a lancé Guy Fischer, sénateur PCF. Une réforme "faite pour les privilégiés", selon les mots du sénateur PS Alain Anziani.
Les sénateurs ont adopté un article permettant aux salariés de toucher la retraite mensuellement au lieu de trimestriellement à partir du 1er janvier 2013 pour ceux dont les régimes de retraite versent les pensions tous les trois mois. Le dispositif avait été introduit en commission à l'Assemblée et adopté par celle-ci en septembre.
Un rapport sera également présenté au Parlement "avant le 1er janvier 2011" pour étudier la possibilité de verser les pensions de retraites au 1er du mois et non plus le 8, dans l'objectif d'aider les petits retraités à faire face à leurs échéances.
A également été approuvé le principe d'un rapport sur les polypensionnés, un sujet sur lequel les syndicats réclamaient des mesures. Jean Desessart (Vert) a dit "regretter" qu'il n'y ait "pas eu plus d'avancées dans ce texte sur les polypensionnés". "Il n'y a rien!", s'est-il insurgé.
Un article sur l'amélioration de l'information des salariés sur leurs droits à la retraite a aussi été adopté, avec un amendement de l'UMP destiné à y inclure les Français de l'étranger avant leur expatriation.
La séance de mercredi soir a été levée à l'entame de l'examen de l'article 4 du projet. Les articles 5 et 6 du texte qui portent sur le coeur de la réforme, le report de l'âge légal de 60 à 62 ans et du départ sans décote de 65 à 67 ans, ont déjà été adoptés. Le gouvernement avait demandé aux sénateurs de les examiner en priorité.
Mardi, des centaines de milliers de manifestants - jusqu'à 3,5 millions selon les syndicats - ont défilé mardi dans toute la France pour protester contre le projet du gouvernement.