Le Premier ministre de centre-gauche japonais Naoto Kan a martelé jeudi que les autorités nippones envisagent d'intervenir "résolument" pour contrer l'ascension du yen qui a atteint un niveau record depuis quinze ans face au billet vert.
Ces déclarations interviennent au lendemain des critiques exprimées par le Japon contre la Corée du Sud et la Chine, exhortées à "agir raisonnablement" pour aider à stabiliser les marchés des changes et à cesser d'affaiblir leur monnaie dans le but de doper la compétitivité de leur économie.
La tension est montée de plusieurs crans ces derniers jours autour de la question des taux de changes qui sera au coeur des discussions de la réunion des ministres des Finances du G20 la semaine prochaine à Gyeongju (Corée du Sud), avant le sommet du G20 en novembre à Séoul.
"Evidemment, nous maintenons notre position, qui est de considérer que des fluctuations rapides des taux de changes sont défavorable" a affirmé M Kan jeudi après que le dollar ait chuté jeudi à son plus bas niveau depuis 15 ans face à la devise japonaise, tombant au-dessous de 81 yens, jusqu'à 80,88 yens.
"Il est nécessaire d'envisager différentes décisions face à des évolutions aussi rapides, et d'agir résolument lorsque nous le devrons", a-t-il dit.
Le Japon est intervenu de façon massive et unilatérale sur le marché des changes le 15 septembre dernier, afin d'affaiblir le yen qui cotait à un plus haut niveau en quinze ans face au dollar.
Les investisseurs à la Bourse de Tokyo et les milieux d'affaires souhaitent que le gouvernement agisse pour contrer la tendance haussière du yen et ses conséquences sur les entreprises nippones.
Les patrons considèrent que le dollar doit repasser au-dessus de 90 yens, sans quoi les industriels nippons auront du mal à lutter, sauf à délocaliser davantage, s'approvisionner à l'étranger et pressurer leurs sous-traitants.
En Thailande, le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a semblé exclure jeudi toute intervention agressive pour affaiblir le baht qui s'est apprécié d'environ 10% depuis le début de l'année, estimant qu'une telle action serait coûteuse et inefficace.
L'histoire montre que les pays qui sont intervenus sur les marchés pour essayer de faire baisser le cours de leur monnaie ont échoué, a-t-il déclaré.