Nicolas Sarkozy a profité jeudi d'un déplacement en Gironde au Barp, sur le site du futur laser mégajoule, outil destiné à simuler le fonctionnement des armes nucléaires, pour faire l'éloge du principe de la réforme, en plein bras de fer avec les syndicats sur celle des retraites.
"Je ne suis pas un obsédé de la réforme, mais j'ai la responsabilité de conduire la cinquième économie du monde, dans un monde qui bouge. Notre pays ne peut pas rester immobile", a déclaré M. Sarkozy lors d'un discours prononcé devant des étudiants et chercheurs de l'université de Bordeaux et des salariés du Centre d'études scientifiques et techniques d'Aquitaine (Cesta).
"Nous ne pouvons pas fermer les yeux devant les déficits et les retards qui sont les nôtres. Notre devoir, c'est d'agir. D'agir dans l'intérêt général, d'agir avec justice mais d'agir", a poursuivi le chef de l'Etat.
"Je crois que la pire des injustices, c'est l'immobilisme. Celui qui consiste à conserver des injustices qui ne sont à mes yeux pas plus légitimes parce qu'elles sont anciennes", a-t-il insisté.
Sans citer à un seul moment de son propos le mot "retraite", Nicolas Sarkozy, qui a refusé les sollicitations de la presse, a longuement vanté le crédit impôt recherche institué par le gouvernement, qualifié de "système le plus puissant au monde" en la matière, et s'est réjoui de la réussite de sa réforme sur l'autonomie des universités.
"Notre système universitaire a brillamment passé l'épreuve de sa mutation", a-t-il lancé, rappelant que "les plus grandes des inventions (scientifiques) ont été faites par la rupture".