L'action du laboratoire français Ipsen cédait 2,90% mardi dans la matinée, malmenée par le départ surprise de son PDG qui ouvre la voie à une période d'incertitude.
A 10H45 (08H45 GMT), le titre s'inscrivait à 24,27 euros dans un marché en recul de 1,55%.
Le conseil d'administration du laboratoire a annoncé lundi le départ de son PDG Jean-Luc Bélingard, en raison de "divergences stratégiques" avec son conseil d'administration et son remplacement par Marc de Garidel, ancien responsable notamment de la BIOTECH américaine Amgen.
Ce changement incite à la prudence car c'est toute la stratégie de l'entreprise qui est révisée, soulignent les opérateurs.
En effet, selon une source proche du dossier, M. Bélingard, qui était à la tête du groupe depuis janvier 2002 et à l'origine de son introduction en Bourse fin 2005, voulait continuer à accélérer le développement du laboratoire alors que le conseil d'administration voulait d'abord consolider ce qui a déjà été fait.
Marc de Garidel a été nommé "pour porter la stratégie du groupe dans ce nouvel ENVIRONNEMENT de marché, et en particulier pour consolider sa présence aux États-Unis et dans les pays émergents", a expliqué le groupe lundi.
Les analystes de Gilbert Dupont restent tout de même confiants sur les résultats du groupe: "Cette annonce ne présage pas, selon nous, de mauvais résultats à venir et n'a pas d'impact sur NOS projections sur les prochains exercices car ils n'intégrent aucune opération de croissance externe".
Ils soulignent également dans leur note que "l'accélération du développement aurait permis d'atteindre rapidement la taille critique notamment aux Etats-Unis et sur certaines spécialités mais au détriment très certainement de la rentabilité".
Depuis le début de l'année le parcours d'Ipsen en Bourse est très négatif, le titre ayant perdu 40%, handicapé notamment par l'arrêt d'essais de phase III sur l'anti-diabétique taspoglutide, qu'il avait licencié au groupe suisse Roche.
Ipsen, dont la capitalisation boursière s'élève à 2,1 milliards d'euros, a réalisé au premier semestre 553,9 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour un bénéfice net de 75,5 millions (-23,5% sur un an).