Les Français ont déjà dépensé un milliard d'euros aux jeux d'argent sur internet depuis l'ouverture du marché français il y a quatre mois, selon une enquête de l'AFP auprès des acteurs du secteur réunis depuis lundi au premier salon des jeux en ligne à Monaco.
Le "Monaco igaming exchanges" (MIE) se tient en même temps que le Sportel (marché du sport, de la télévision et des nouveaux médias) dans la principauté.
Samedi, le président de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), Jean-François Vilotte, avait annoncé à l'AFP que le montant des mises engagées par les joueurs entre le 8 juin (date de l'autorisation des paris sportifs et hippiques en ligne) et le 3 octobre s'élevait à 260 millions d'euros pour les paris sportifs --dont 151 millions pour le football et 63 millions pour le tennis-- et à 230 millions pour les paris hippiques.
A ces quelque 500 millions d'euros, il faut ajouter 500 millions représentant, selon un acteur du jeux en ligne s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, le total des dépenses des joueurs de poker en ligne depuis le 30 juin, date de l'autorisation du poker.
Les 31 opérateurs déjà agréés par l'Arjel ont obtenu 41 agréments (21 pour le poker, 13 pour les paris sportifs et sept pour les paris hippiques) et ont investi 104 millions d'euros en publicité pour faire connaître leurs sites, selon une étude de l'institut d'études et de veille des médias, Kantar média.
Ce document révèle qu'internet est le premier média publicitaire (44,7 millions d'euros) choisi par les opérateurs, devant la télévision (37,4), la presse (17) et la radio (4).
Pour autant, souligne cet acteur des jeux en ligne, "avec un milliard d'euros en quatre mois, on est loin" des 21,6 milliards d'euros laissés en douze mois en 2009 par les joueurs français dans les caisses de La Française des Jeux, du PMU et des 197 casinos.
Lors du premier colloque du MIE consacré lundi au marché international, un intervenant a dévoilé le chiffre d'affaires généré cet été par le marché des jeux en ligne italien, ouvert à la concurrence en 2006. Selon Quirino Mancini, d'un cabinet d'affaires italien, les 60 opérateurs agréés ont engrangé en trois mois (juin, juillet, août) 13,7 milliards d'euros de paris sportifs et hippiques, alors que le poker n'est même pas autorisé.
En France, a dit M. Vilotte à l'AFP, l'Arjel examine actuellement "une bonne dizaine de demandes d'agréments" d'opérateurs et en a déjà refusé "plusieurs" autres sans les citer.
Depuis le 8 juin, le football reste largement majoritaire dans les paris sportifs (56%), loin devant le tennis (25%), sport qui passe pourtant devant le football lors de grands tournois. Sur le tennis, 70% des mises sont faites en "live betting" (en direct pendant le partie).
Selon M. Vilotte, les deux tiers des paris pris en France sur le football concernent des championnats étrangers (Angleterre, Italie, Allemagne, Espagne) et le dernier tiers les rencontres françaises.
Quant à la mise moyenne hebdomadaire des parieurs sportifs et hippiques français, elle se situe à une centaine d'euros, selon M. Vilotte.
Un chiffre recoupé par le portrait-robot du joueur de paris sportifs dressé par BetClic (groupe Mangas Gaming): un homme âgé de 30 ans qui parie avant le match (64%) et pendant le match (36%), jouant dix paris par semaine pour une mise moyenne de 9,93 euros et sur le foot en majorité (63%).