La Bourse de New York a terminé en forte hausse mardi, à son plus haut niveau en cinq mois, dopée par un indicateur économique meilleur que prévu et l'intervention surprise de la Banque du Japon: le Dow Jones a gagné 1,80% et le Nasdaq 2,36%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a engrangé 193,45 points à 10.944,72 points, son plus haut niveau de clôture depuis le 3 mai, et le Nasdaq, à dominante technologique, 55,31 points à 2.399,83 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a bondi de son côté de 2,09% (23,72 points) à 1.160,75 points.
"L'actualité économique est bonne, et il y a une grosse intervention de la part du Japon qui pourrait être la première de nombreuses institutions à le faire", a expliqué Anthony Conroy, de BNY ConvergEx.
Déjà clairement en hausse à l'ouverture, les indices de la place new-yorkaise sont passés à la vitesse supérieure après la publication de l'indice ISM d'activité dans les services aux Etats-Unis, qui a progressé plus que prévu en septembre.
Cette bonne nouvelle a conforté des investisseurs, qui avaient déjà été agréablement surpris par la décision de la Banque centrale du Japon. L'institution a annoncé une baisse de son principal taux directeur, renouant avec une politique de taux zéro.
Cette décision "d'injecter des capitaux sur les marchés constitue une mesure puissante, qui provient d'une banque centrale importante", a noté Craig Peckham, de la maison de courtage Jefferies.
En septembre, la Banque centrale américaine s'était elle-même dite prête à des mesures supplémentaires d'assouplissement monétaire.
Sur le plan technique, "le S&P 500 a cassé le seuil de 1.150 points qui constituait une forte résistance lors des dernières séances", a-t-il ajouté. Mais le comportement du marché pourrait "changer rapidement, en fonction de deux événements importants: les chiffres de l'emploi (attendus) vendredi, et une saison des résultats de sociétés qui va commencer jeudi avec (le producteur d'aluminium) Alcoa".
La hausse de mardi a été générale. "Beaucoup de gens ont trop de liquidités sur leurs comptes et doivent mettre leur argent au travail", a observé Anthony Conroy.
Parmi les 30 valeurs composant le Dow Jones, une seule valeur a fini ans le rouge.
American Express (-1,97% à 38,28 dollars) a poursuivi sa chute entamée la veille après l'annonce de poursuites par les autorités de la concurrence américaines. L'émetteur de cartes de crédit devra se défendre contre les accusations du ministère de la Justice.
Le groupe informatique Apple a bondi de 3,70% à 288,94 dollars, bénéficiant de la recommandation d'achat des analystes de Jefferies qui se basent sur des prévisions de résultats bien supérieures à celles de leurs concurrents pour le quatrième trimestre.
L'éditeur américain de jeux vidéos Electronic Arts a pris 5,07% à 17,82 dollars. Son jeu vidéo de football EA Sports Fifa 11, mis en vente mardi dernier, a enregistré un lancement record, avec 2,6 millions d'exemplaires vendus samedi soir en Europe et Amérique du Nord.
Le constructeur aéronautique Boeing (+3,42% à 68,60 dollars) a écourté par précaution le premier vol d'essai du "Dreamliner" lundi après le déclenchement d'un message d'alerte, mais le vol restait considéré comme un "succès", selon le groupe.
Le pétrolier Chevron, qui a indiqué prévoir d'entamer un programme de rachat d'actions lors du trimestre en cours, a pris 2,56% à 83,39 dollars.
Le marché obligataire a fini sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est établi à 2,474% contre 2,479% lundi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,731% contre 3,710% la veille.